Variances existe depuis 41 ans. Un âge respectable pour une publication qui s’est adaptée sans se départir de ses valeurs. Loin des modes, le journal, aujourd’hui en ligne, autrefois « papier », a toujours défendu un fort attachement à une double culture scientifique – le propre des ingénieurs – mais aussi littéraire – le propre de tous ceux qui s’intéressent aux sciences humaines, attachement très largement partagé au sein de la communauté d’anciens de l’ENSAE.
Cette double rigueur scientifique et littéraire, à l’heure des fake news envahissantes, derniers avatars de la « rumeur » plus ou moins fondée (plutôt moins) ou de la manipulation d’information, est toujours aussi nécessaire.
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Ce mois de mai encore, nos lecteurs, nous l’espérons, trouveront ainsi , grâce à plusieurs contributions, dans ces pages numériques une matière diversifiée et que nous souhaitons toujours stimulante.
C’est certainement le cas de la contribution originale d’Olivier Thöni (ENSAE 1986). Celle-ci pose la question, un peu provocante peut-être, de l’antériorité ou non de la modélisation économique sur la modélisation physique – et nous permet de rappeler au passage la technicité qui sous-tend la résolution de questions économiques lorsque celles-ci sont modélisables.
D’un problème économique d’actualité, il est question, dans la synthèse, elle-aussi originale, d’Olivier Redoulès (ENSAE 2007). Celui-ci, directeur des études économiques chez Rexecode, aborde directement la question de l’augmentation de l’emploi pour augmenter le PIB et redresser les finances publiques. Sa synthèse, son étude, et les renvois vers d’autres publications permettront à chacun d’entrer dans ces débats et de se faire une idée utile de cette question autour du « travailler plus ».
Ces débats sur la croissance s’inscrivent également dans le long terme. La transition environnementale et climatique n’est pas terminée, loin s’en faut. Maël Blanchet (ENSAE 2017) et Corentin Ponton, co-auteurs d’un article sur la forte disparité des secteurs économiques français face au risque d’une transition désordonnée, nous le rappellent. Leur article complète d’une analyse économique ce champ d’étude où se rencontrent économie, statistique et physique ; un sujet pour lequel, logiquement, Variances.eu publie, sans polémique, régulièrement des contributions.
Autre sujet structurant pour nos sociétés que celui de la Santé. L’épidémiologie, avec toutes ses spécificités et technicités propres, est un champ dans lequel certains d’entre nous ont pu progresser et apporter, notamment, leur important bagage statistique ou, réciproquement, l’enrichir. Camille Coustaury (ENSAE 2023), doctorante en modélisation de maladies infectieuses dans l’équipe de surveillance et modélisation (SUMO) de l’Institut Pierre-Louis d’Épidémiologie et de Santé-Publique (IPLESP), nous présente un nouvel exemple d’application en santé publique – portant sur l’analyse de la mortalité liée au Covid-19, de manière ici suffisamment accessible au non spécialiste pour saisir quelques-uns, peut-être pas tous, des enjeux et débats autour de ces questions ardues et essentielles.
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Au-delà de ces publications, nous poursuivons bien évidemment la tradition des entretiens avec des anciens. A ce titre, l’interview d’Alain Minczeles (ENSAE 1977), que nos lecteurs connaissent bien était plus qu’attendue. Alain a été depuis 8 ans l’animateur principal de la revue Variances.eu, assurant le rôle du rédacteur en chef et Variances.eu lui doit beaucoup. Sa carrière et son souci des questions contemporaines témoignent de la continuité dans le long terme de l’action des anciens de l’école.
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Toujours dynamique, la publication Variances.eu continue donc ce mois de mai à s’intéresser aux questions d’actualité, comme aux sujets structurants, hors des modes, entre mathématiques et débats d’idées, entre court et long terme, avec ouverture et sans politique. Dans cet esprit, vos contributions, sont bien entendu bienvenues. N’hésitez pas à nous écrire à variances.eu@gmail.com.
- L’édito – mai 2025 - 23 mai 2025
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