1. Introduction

Notre objectif est d’analyser la relation entre diffĂ©rents flux de capitaux (dette extĂ©rieure, APD – Aide Publique au DĂ©veloppement –, et IDE – Investissement Direct Etranger) et la fuite des capitaux au Cameroun en tenant compte de l’environnement institutionnel, afin de rĂ©pondre aux interrogations suivantes : existe-t-il une relation bidirectionnelle entre les flux de capitaux et la fuite des capitaux ? Quel est le rĂŽle de l’environnement institutionnel dans la relation entre flux de capitaux et fuite des capitaux ? Nous Ă©tudions consĂ©quemment la relation entre les dotations en ressources naturelles (pĂ©trole et bois) et la fuite des capitaux.

Ce papier contribue Ă  la littĂ©rature existante sous trois aspects. Elle (i) offre une meilleure comprĂ©hension sur l’ampleur et la frĂ©quence de la fuite des capitaux au Cameroun, (ii) met empiriquement en Ă©vidence le mĂ©canisme de Porte FinanciĂšre Tournante (PFT) dans le contexte des Pays en DĂ©veloppement (PED) et (iii) fournit des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse pour limiter la fuite des capitaux, et permettant une utilisation efficace des capitaux internes et extĂ©rieurs.

En outre, l’environnement institutionnel est captĂ© de façon originale, sous forme de variables muettes que nous construisons en tenant compte des caractĂ©ristiques intrinsĂšques du pays, de son histoire, des chocs Ă©conomiques ayant modifiĂ© le comportement des agents et des cycles juridiques et politiques.

2. Revue de la littérature et modélisation

Nombre de travaux ont mis en exergue l’hypothĂšse de PFT entre la dette extĂ©rieure et la fuite des capitaux. Cependant, concernant les flux d’APD et d’IDE, beaucoup d’efforts restent Ă  fournir. Nous examinons d’abord la relation ─directe et indirecte─ entre la dette extĂ©rieure et la fuite des capitaux. En second lieu, nous passons en revue la littĂ©rature sur le lien entre la fuite des capitaux, l’APD et les IDE.

Une explication de la nature indirecte du lien est que l’augmentation de la dette extĂ©rieure contribue Ă  la dĂ©tĂ©rioration des conditions Ă©conomiques locales qui se traduit par une plus grande fuite des capitaux (Ajayi, 1995). Lorsque la gestion macroĂ©conomique crĂ©e un environnement risquĂ©, avec un accroissement de l’emprunt externe, la fuite des capitaux devient une rĂ©ponse Ă  de telles conditions. Aussi, la dette extĂ©rieure et la fuite des capitaux peuvent provenir de la corruption et de facteurs connexes.

D’autres chercheurs ont avancĂ© que les emprunts extĂ©rieurs peuvent directement causer des fuites des capitaux en fournissant les ressources nĂ©cessaires pour les transferts de fonds (Henry, 1996 ; Cuddington, 1987). Dooley et Kretzer (1994) arguent que l’endettement extĂ©rieur peut encourager les investisseurs nationaux Ă  faire des choix d’investissement trĂšs risquĂ©s. Il en rĂ©sulte une augmentation du passif Ă©ventuel du gouvernement emprunteur induit par des placements des Ă©pargnants nationaux Ă  l’étranger, qui prĂ©voient une imposition future plus Ă©levĂ©e des capitaux.

Une autre perspective d’association rĂ©vĂšle que la causalitĂ© va de la fuite des capitaux aux emprunts extĂ©rieurs. Lessard et Williamson (1987) et Boyce (1992) notent que les crĂ©anciers Ă©trangers peuvent ĂȘtre disposĂ©s Ă  combler le vide crĂ©Ă© par la fuite des capitaux s’ils perçoivent un avantage comparatif (fiscalitĂ©, taux d’intĂ©rĂȘt, etc.).

Peu de travaux se sont appesantis sur les relations entre l’APD et la fuite des capitaux d’une part et entre les IDE et la fuite des capitaux d’autre part.

L’APD constitue un flux considĂ©rable pour l’économie camerounaise, atteignant en moyenne 17,5 milliards de dollars sur la pĂ©riode 1970-2010 (figure 2) ; montant nettement infĂ©rieur aux fuites des capitaux sur la mĂȘme pĂ©riode (Boyce et Ndikumana 2012). Hermes et Lensink (2001) montrent que l’APD a un effet positif et statistiquement significatif sur la fuite des capitaux. Si l’on se rĂ©fĂšre Ă  Collier et al. (2004), des niveaux d’APD bas dissuaderaient la fuite des capitaux.

Les investissements nets directs Ă©trangers sont de l’ordre de 3,7 milliards de dollars de 1977 Ă  2010 au Cameroun. Bien que cette somme soit infĂ©rieure Ă  celle de l’APD ou la dette extĂ©rieure sur la mĂȘme pĂ©riode, il n’en demeure pas moins que la PFT peut aussi ĂȘtre envisagĂ©e avec les flux d’IDE.

La relation entre la fuite des capitaux et les IDE reste trĂšs mitigĂ©e dans la littĂ©rature. Sicular (1998) Ă©tablit une liaison positive entre les IDE et la fuite des capitaux dans le cas de la Chine et de la Russie alors que Kant (1996) indique une corrĂ©lation nĂ©gative. A contrario, Lensink et al. (2000) soutiennent que les IDE n’ont pas d’effet significatif sur ce phĂ©nomĂšne.

Le lien entre la fuite des capitaux et l’environnement institutionnel peut ĂȘtre apprĂ©hendĂ© sous plusieurs aspects.

Le risque politique et la gouvernance sont considĂ©rĂ©s comme des facteurs explicatifs de la fuite des capitaux. Gibson et Tsakalotos (1993) et Fatehi (1994) montrent que le risque politique et un environnement des affaires dĂ©prĂ©ciatif sont des dĂ©terminants importants de la fuite des capitaux. Par ailleurs, Boyce et Ndikumana (2012) montrent que la mauvaise gouvernance, induite par la corruption, l’abus de pouvoir politique et une rĂ©glementation laxiste, est susceptible d’ĂȘtre corrĂ©lĂ©e avec la fuite des capitaux. La fuite des capitaux gĂ©nĂ©rĂ©e par les dĂ©faillances institutionnelles reprĂ©sente une ponction importante sur les ressources des PED (Nations Unies, 2015). Cerra et al. (2005), en utilisant des indicateurs de qualitĂ© institutionnelle et de gouvernance dans les PED, montrent que les ressources du systĂšme bancaire sont drainĂ©es sous forme de fuite des capitaux en prĂ©sence de faibles institutions.

Un volet non-nĂ©gligeable de la littĂ©rature met en lumiĂšre l’association entre la fuite des capitaux et des rĂ©sultats macroĂ©conomiques tels que de faibles taux de croissance (Varman-Schneider, 1991), l’augmentation des flux d’aide (Collier et al. 2004).

En s’intĂ©ressant au Cameroun, on note que la relative stabilitĂ© socio-politique masque une instabilitĂ© institutionnelle marquĂ©e par des modifications quasi-permanentes de sa loi fondamentale, la Constitution, pouvant saper les bases d’une bonne gouvernance et d’un dĂ©veloppement institutionnel.

En effet, les cinquante derniĂšres annĂ©es sont marquĂ©es par douze modifications de la Constitution, portant la durĂ©e moyenne de celle-ci Ă  cinq annĂ©es. Notre Ă©tude intĂšgre cette dynamique institutionnelle dans l’analyse de la relation flux de capitaux-fuite des capitaux.

Nous testons l’hypothùse de PFT à travers le modùle ci-dessous :

La variable FC mesure la fuite des capitaux, la variable Flux correspond aux flux de capitaux. Les paramĂštres  reprĂ©sentent les constantes, et , les termes d’erreurs. Nous nous attendons Ă  ce que les flux de capitaux affectent la FC (Ă©quation 1) et vice-versa (Ă©quation 2) pour confirmer l’hypothĂšse de PFT. Nous introduisons Ă©galement les rentes pĂ©troliĂšre et forestiĂšre pour expliquer la fuite des capitaux.

Aussi, nous introduisons des variables de contrĂŽle ,  susceptibles d’affecter les flux de capitaux (Ă©quations 3 et 4). Cette modĂ©lisation prĂ©sente l’avantage d’apprĂ©hender un effet causal, en Ă©vitant tout biais de variables omises :

Cette Ă©tude couvre la pĂ©riode 1970-2010. Les donnĂ©es proviennent des rĂ©sultats de nos recherches, des bases de donnĂ©es de la Banque Mondiale (WDI, WITS), du Fonds MonĂ©taire International (WEO, IFS, GFS), de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, etc. Les donnĂ©es concernant la fuite des capitaux proviennent de Boyce et Ndikumana (2012).

Les variables explicatives comprennent les variables dĂ©pendantes retardĂ©es et , le taux de croissance du PIB et le degrĂ© d’ouverture commercial. Notre spĂ©cification comprend Ă©galement des proxies de l’environnement politico-institutionnel, telles que la corruption, la stabilitĂ© du gouvernement et le respect des lois que nous construisons.

La stabilitĂ© du gouvernement dĂ©pend non seulement des remaniements ministĂ©riels (trente-quatre observĂ©s depuis 1982) mais surtout du Premier Ministre Ă  la tĂȘte du gouvernement qui impulse une dynamique nouvelle. Aussi, les tentatives de coup d’Etat (Avril 1984) et soulĂšvement populaire (FĂ©vrier 2008), coĂŻncident avec l’avĂšnement d’un nouveau gouvernement, et constituent une mesure complĂ©mentaire de la stabilitĂ© du gouvernement. Nous construisons une variable muette qui prend la valeur 1 Ă  chaque nomination d’un nouveau premier ministre, ou Ă  chaque vacance du poste (pĂ©riode d’instabilitĂ©) ; et 0 pendant la durĂ©e de son mandat (pĂ©riode de stabilitĂ©).

La corruption est interprĂ©tĂ©e suivant l’histoire du pays dont l’économie est tributaire du secteur public. Le phĂ©nomĂšne s’est davantage rĂ©pandu en 1993 suite Ă  la baisse des salaires des fonctionnaires (environ 66%) et s’est accentuĂ© suivant la dĂ©valuation du franc CFA en 1994 sans mesures correctrices sur le niveau de revenu des agents publics. Toutefois, depuis 2008, les autoritĂ©s contribuent Ă  rĂ©duire activement ce phĂ©nomĂšne. Nous dĂ©finissons ainsi une variable muette qui prend la valeur 0 (faible corruption) sur les pĂ©riodes 1970-1992 et 2008-2010 ; et la valeur 1 (corruption rĂ©pandue) sur la pĂ©riode 1993-2007.

Pour ce qui est du respect des lois, nous nous appuyons sur l’évolution de la Constitution, loi fondamentale du pays. Nous construisons une variable muette qui prend la valeur 0 en pĂ©riode de relative stabilitĂ© institutionnelle (absence de modification) ; et la valeur 1 en cas de modification de la Constitution.

3. Principaux résultats

Nous Ă©valuons l’hypothĂšse de PFT en prenant en considĂ©ration le lien entre les ressources naturelles (pĂ©trole et bois), l’environnement institutionnel et la fuite des capitaux.

Les rĂ©sultats de l’estimation du modĂšle VAR (Vectorial Autoregressive) rĂ©vĂšlent que la dette extĂ©rieure encourage la fuite des capitaux et que la fuite des capitaux affecte nĂ©gativement la dette extĂ©rieure. Une hausse de la fuite des capitaux rĂ©duit l’endettement extĂ©rieur. La spĂ©cification VAR ne dĂ©crit qu’une relation de court terme.

Les variables fuite des capitaux et dette extĂ©rieure prĂ©sentent des ordres d’intĂ©gration diffĂ©rents. Par consĂ©quent, une mĂ©thode alternative d’estimation de l’hypothĂšse de PFT est la mĂ©thode ARDL (Autoregressive Distributed Lag). A la diffĂ©rence de la modĂ©lisation VAR, elle permet de dĂ©crire la dynamique de long terme qui existerait entre la fuite des capitaux et la dette extĂ©rieure.

Avec la mĂ©thode ARDL, le coefficient positif et significatif de la dette extĂ©rieure rĂ©vĂšle qu’une hausse de la dette extĂ©rieure encourage la fuite des capitaux. Sur le court terme, une hausse de la dette extĂ©rieure d’un dollar entraine une augmentation de la fuite des capitaux comprise entre 57 et 59 centimes de dollar.

A contrario, la fuite des capitaux n’impacte pas la dette extĂ©rieure Ă  court et long terme. L’hypothĂšse de PFT n’est donc pas confirmĂ©e au Cameroun sur la pĂ©riode 1970-2010.

On observe une dynamique persistante de rĂ©duction de la fuite des capitaux par son niveau passĂ©. Cet effet nĂ©gatif observĂ© au Cameroun pourrait provenir d’un effort indirect de lutte contre la fuite des capitaux, passant par une amĂ©lioration de l’environnement institutionnel ou un meilleur contrĂŽle des mouvements de capitaux.

Une hausse de la dette extĂ©rieure privĂ©e entraĂźne un accroissement de la fuite des capitaux. Cet effet pourrait provenir d’une conditionnalitĂ© insuffisante ou inadaptĂ©e sur la dette extĂ©rieure privĂ©e. Par contre, l’effet de la dette extĂ©rieure publique est nul. Notons que cet effet diffĂ©renciĂ© entre crĂ©anciers privĂ©s et publics persiste Ă  l’introduction simultanĂ©e de la dette extĂ©rieure privĂ©e et publique dans le mĂȘme modĂšle, bien que l’ampleur du coefficient change.

L’introduction de la rente de ressources naturelles accroit le pouvoir explicatif du modĂšle. A elles seules, la dette extĂ©rieure et la rente de ressources naturelles permettent d’expliquer plus de la moitiĂ© des fuites de capitaux (entre 52% et 62%).

AprĂšs avoir analysĂ© l’hypothĂšse de PFT, nous nous intĂ©ressons Ă  l’influence de l’environnement institutionnel dans la relation flux de capitaux-fuite des capitaux.

Nous spécifions le modÚle ci-aprÚs :

L’équation inclut la mesure  de l’environnement institutionnel. Cette spĂ©cification permet de capter deux aspects. Le coefficient  mesure l’effet direct de l’environnement institutionnel sur la fuite des capitaux. Le coefficient  capte l’effet de cet environnement sur la relation flux des capitaux-fuite des capitaux. Supposons que le coefficient  soit positif et significatif, montrant que la dette extĂ©rieure par exemple accentue la fuite des capitaux. Nous nous attendrons Ă  un coefficient  nĂ©gatif et significatif pour dire qu’un meilleur environnement institutionnel serait un frein Ă  la fuite des capitaux induit par la dette extĂ©rieure. Le mĂȘme raisonnement s’applique avec l’APD et les IDE.

Environnement institutionnel, dette extérieure et fuite des capitaux

L’environnement institutionnel impacte la fuite des capitaux. A court terme, une corruption rĂ©pandue accroit la fuite des capitaux via la dette extĂ©rieure. La corruption impacte nĂ©gativement l’environnement Ă©conomique et financier, affaiblit le secteur privĂ© et rĂ©duit l’efficacitĂ© du gouvernement. Au contraire, la stabilitĂ© du gouvernement freine la fuite des capitaux. Cependant, nous n’arrivons pas Ă  Ă©tablir de lien entre la stabilitĂ© du gouvernement et la relation fuite des capitaux-dette extĂ©rieure.

Environnement institutionnel, IDE et fuite des capitaux

Les variables politico-institutionnelles affectent la relation fuite des capitaux-IDE. Nous constatons une association positive entre l’afflux d’IDE et la fuite des capitaux. Cette sortie des capitaux engendrĂ©e par les IDE est aggravĂ©e par la corruption sur le court terme. Cet impact de la corruption sur la relation fuite des capitaux-IDE semble mitigĂ© puisque sur le long terme nous observons l’effet inverse. L’impact de la variable loi reste mitigĂ©, avec des effets de rĂ©duction de la fuite des capitaux sur le court terme et d’augmentation sur le long terme.

Environnement institutionnel, APD et fuite des capitaux

Les coefficients associĂ©s Ă  ces variables restent peu significatifs. Cependant, nous trouvons que la stabilitĂ© du gouvernement permet de ralentir sur le court terme, la fuite des capitaux liĂ©e aux flux d’APD multilatĂ©rale.

L’impact de l’environnement institutionnel sur la relation APD-fuite des capitaux est mitigĂ©, et se manifeste diffĂ©remment selon qu’on considĂšre le court terme ou le long terme. Cependant, les effets directs des variables institutionnelles sur la fuite des capitaux restent cohĂ©rents avec la littĂ©rature. Alors que la corruption exacerbe la fuite des capitaux, la stabilitĂ© du gouvernement serait un frein Ă  ce phĂ©nomĂšne.

4. Conclusion et implications de politique Ă©conomique

Ce papier s’intĂ©resse Ă  l’hypothĂšse de porte financiĂšre tournante au Cameroun, en considĂ©rant les effets de l’environnement institutionnel et des ressources naturelles sur la pĂ©riode 1970-2010. Le document met en Ă©vidence l’impact de la dette extĂ©rieure sur la fuite des capitaux. Une augmentation de la dette extĂ©rieure d’un dollar entraine une hausse de la fuite des capitaux comprise entre 47 et 62 centimes de dollar, liĂ©e Ă  des changements dans la composante privĂ©e de la dette extĂ©rieure. Toutefois, la fuite des capitaux n’a pas d’incidence significative sur la dette extĂ©rieure.

Pour ce qui est des autres types de flux (APD et IDE), ils ont peu d’effet sur la fuite des capitaux. L’hypothĂšse de PFT semble donc ne pas ĂȘtre confirmĂ©e pour le cas du Cameroun. En outre, la fuite des capitaux est deux fois plus sensible Ă  une hausse de la rente pĂ©troliĂšre qu’à une augmentation de la dette extĂ©rieure.

L’environnement institutionnel importe aussi beaucoup dans la relation dette extĂ©rieure-fuite des capitaux. La corruption encourage la fuite des capitaux. Cet effet pervers est dĂ» au fait que celle-ci dĂ©tĂ©riore l’environnement Ă©conomique et rĂ©duit l’efficacitĂ© du secteur public. Cependant, la stabilitĂ© du gouvernement freine la sortie illicite de capitaux et rĂ©duit ainsi la fuite des capitaux induite par les variations de la dette extĂ©rieure. Ce constat fournit aux autoritĂ©s un moyen efficace de limiter la fuite des capitaux.

A la lumiĂšre de ces rĂ©sultats, une conditionnalitĂ© adĂ©quate accompagnant la dette extĂ©rieure, tout comme de l’APD permettrait de rĂ©duire la fuite des capitaux. Cette conditionnalitĂ© devrait favoriser une gestion plus efficace des finances publiques. Par ailleurs, l’environnement institutionnel pourrait ĂȘtre renforcĂ© afin de lutter plus efficacement contre la fuite des capitaux. Ceci passe par la rĂ©duction de la corruption dans la scĂšne publique, la promotion d’une gestion transparente des ressources naturelles, principalement les ressources pĂ©troliĂšres et forestiĂšres. Aussi, la stabilitĂ© du gouvernement permettrait de rĂ©duire la fuite des capitaux et promouvoir une meilleure utilisation des ressources.


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Jean-Marie Gankou