Le confinement a réveillé chez beaucoup d’entre nous des rêves d’écriture, voire de publication. Marceline Bodier (1992), Administratrice de l’Insee, a auto-édité il y a trois ans son premier roman « La fille au mitote », lauréat du Prix des étoiles de Librinova. Pour Variances, en s’inspirant de sa propre expérience, elle nous propose un mémo non exhaustif de ce qu’il est intéressant de savoir lorsque l’on veut que son premier roman soit lu, à l’heure où le numérique a transformé significativement le monde de l’édition. Après cela, il ne nous restera plus qu’à nous lancer ?!
Variances : Lorsque le manuscrit de ton premier roman fut terminé, comment as-tu procédé pour être publiée ?
Marceline Bodier : J’ai passé des heures sur Google, à la recherche de conseils et de noms de maisons d’édition. J’ai fait des envois par la poste, en joignant des enveloppes prépayées pour pouvoir récupérer les manuscrits (c’est le conseil principal que l’on trouve sur internet !) et j’ai aussi déposé mon manuscrit sur le site de maisons d’éditions qui demandaient un pdf. Résultat : je n’ai reçu aucune proposition d’édition.
Mais l’une de ces maisons m’a orientée vers l’auto-édition chez Librinova (https://www.librinova.com/). Sur le coup, j’ai été déstabilisée, mais c’est un point que je veux souligner, c’est l’édition qui m’a envoyée vers l’auto-édition. Toute la question était de savoir si l’objectif de cet éditeur était de se débarrasser de moi, ou de voir de quoi j’étais capable, comment vivrait mon livre face à quelques lecteurs, et éventuellement de reconsidérer sa position plus tard.
Je me suis lancée, et suis ainsi devenue autrice indépendante, c’est-à-dire sans éditeur (mais pas sans lecteurs). Cette situation a de nombreux avantages : mon roman existe, il a été lu, il s’est même vendu à 600 exemplaires, ce qui est tout à fait comparable à ce que j’aurais pu espérer dans l’édition traditionnelle pour un premier roman.
Je garde un rêve d’édition en tête parce que je suis de l’étoffe dont sont faits les rêves, et qu’un rêve, c’est un moteur. Mais l’auto-édition m’a permis de ne pas attendre qu’il se réalise pour vivre une aventure passionnante.
V : Aujourd’hui, ton deuxième roman est en cours d’écriture. Depuis la sortie de La fille au mitote, tu as étudié les différentes voies de l’édition qui s’offrent aux premiers romans. Peux-tu nous résumer les enseignements que tu as tirés de cette exploration et, ainsi, nous aider à aborder cet univers que beaucoup d’entre nous connaissent mal ?
MB : Je serais très surprise si on me disait qu’il existe une recette pour être édité.e : je connais de magnifiques romans auto-édités qui ne trouvent pas d’éditeur, et nous connaissons tous un roman au moins dont nous nous sommes demandé comment un éditeur avait bien pu avoir l’idée de le publier.
En revanche, il existe toute une gamme de possibilités pour que son manuscrit soit lu plutôt que trimbalé entre tiroirs, boîtes aux lettres, services des manuscrits … jusqu’à la bibliothèque des romans refusés de Crozon, fût-ce aux côtés du célèbre roman d’Henri Picq.
J’ai étudié plusieurs de ces possibilités lors de mes recherches personnelles.
Les envois postaux de manuscrits
Je sais que vous avez envie d’envoyer votre manuscrit à des éditeurs, et c’est bien normal. Vous en avez même besoin : c’est probablement un des rites de passage qui signe le mieux le début d’une identité d’écrivain.e.
Je l’ai fait, mais le seul résultat a été que j’ai dévasté un petit bosquet pour respecter les conseils que j’avais trouvés en surfant sur le web : impression recto et surtout pas recto-verso, grandes marges, double interligne, police de caractère 12 (de façon à arriver à des pages calibrées comme des « feuillets » : 1500 caractères, espaces compris) … Mon roman frôlant les 600 000 caractères, sa version ainsi formatée et imprimée pesait le poids d’un nouveau-né (même pas prématuré : presque 2,5 kilos) !
Évidemment, j’ignore toujours ce qu’il faut faire pour que les envois par la poste se passent le mieux possible. Mais depuis, j’ai récolté quelques conseils de bon sens, que vous pouvez par exemple retrouver dans cette vidéo de l’autrice Marie Vareille : https://youtu.be/7lFFMM3n3Og.
Par ailleurs, j’avais cru être sélective en faisant attention à la ligne éditoriale des maisons, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi tenir compte du fait qu’une maison d’édition n’est pas un éditeur. Dans une même maison d’édition travaillent plusieurs éditeurs, ainsi que des directeurs de collection. Repérer le nom d’un éditeur ou d’une éditrice est donc un plus, notamment dans les maisons de petite taille ou de taille moyenne.
Pour cela, LinkedIn est une mine, mais Google aide aussi. Demandez-vous devant quel roman récent vous avez pensé « L’éditeur qui a aimé ce roman pourrait aimer le mien » ? Faites alors une recherche associant le nom de l’auteur et le mot-clé « éditeur » ou « éditrice ». Et le plus souvent, on découvre un article de journal ou de blog donnant le nom de l’éditeur.
Je vous recommande aussi de vous abonner à la Newsletter de Livres Hebdo, car vous recevrez tous les jours des informations sur ce qui se passe dans le monde de l’édition. Petit à petit, cela vous aidera à vous y repérer.
Ensuite, si vous n’avez pas envie de recevoir de lettre-type de refus … ne faites pas de lettre-type de demande ! Si vous vous fixez l’objectif d’écrire une lettre manuscrite et personnalisée, il y a fort à parier que cela vous incitera à la parcimonie et à une réflexion plus poussée sur le choix de l’éditeur ou de l’éditrice à qui vous adresser, et aux raisons pour lesquelles vous lui écrivez plutôt qu’à un.e autre.
Envoyer à un petit ou à un grand éditeur ?
Arrive toujours un moment où on se demande s’il vaut mieux s’adresser à une petite ou à une grande maison d’édition. Certes, avoir une lettre-type de refus de Gallimard est un trophée : j’ai le mien. Je n’ai donc pas la réponse. Mais je pense que l’on doit se poser trois questions :
– Aimez-vous les chiffres ?
Si oui, alors vous allez tout de suite comprendre : d’après le Syndicat National de l’Edition (https://www.sne.fr/faq-de-ledition/), il y a environ 10 000 éditeurs en France. Parmi eux, vingt « grandes maisons » (plus de 5 000 titres chacune), et environ 5 000 petites (moins de 10 titres chacune). Les grandes maisons sont très peu accessibles aux premiers romans, elles en publient chacune un ou deux par an, pas plus.
– Etes-vous connu ?
Si ce n’est pas le cas, et a fortiori si votre manuscrit est celui de votre premier roman, alors un petit éditeur, ou mieux, un très petit, vous permettra de faire votre entrée dans le monde des lettres. Les très petits éditeurs ressemblent à l’auto-édition, ils ne font pas de stocks de livres mais de l’impression à la demande, le livre électronique est important, il y a peu de liens avec les librairies ; mais, contrairement à l’auto-édition, l’auteur y est choisi.
Comment trouver des maisons qui sont sérieuses ? Un conseil simple : lisez les premières pages de quelques romans édités chez eux (on peut toujours le faire gratuitement en version électronique sur Amazon). Si vous constatez qu’ils sont bourrés de fautes (et croyez-moi, l’expression n’est pas exagérée), alors fuyez. Sinon, cela signifie que les livres ont bénéficié d’une correction professionnelle, la maison est donc probablement sérieuse.
– Avez-vous des notions de promotion du livre ?
Si ce n’est pas le cas, être édité dans une petite maison vous permettra de faire vos armes en observant comment est fait ce travail. La petite maison d’édition vous y associera plus naturellement qu’une grande, elle aura besoin de vous, et vous vous formerez.
Le compte d’auteur
Pour schématiser, l’édition à compte d’auteur concerne toute solution pour laquelle l’éditeur demande à l’auteur une participation financière (c’est la différence avec l’édition traditionnelle qui ne le fait pas, mais le point commun avec l’auto-édition), que ce soit directement, ou indirectement en lui faisant signer un contrat dans lequel il s’engage à acheter des exemplaires, et/ou qui le contraint sur la propriété intellectuelle et les droits d’auteur (point commun avec l’édition traditionnelle mais différence importante avec l’auto-édition).
Autrement dit, c’est une solution qui cumule les inconvénients de l’auto-édition et ceux de l’édition traditionnelle : on comprend donc que depuis que l’auto-édition existe, le compte d’auteur soit contraint de se réinventer pour survivre.
Globalement, cette vidéo de l’autrice Christelle Lebailly montre bien qu’il faut être très attentif à éclairer son choix : https://youtu.be/kd1IhlOg8oE.
Vous pouvez en retenir que c’est facile de repérer les éditions à compte d’auteur : sur leur site et leurs réseaux sociaux, ce sont les seules maisons qui se revendiquent « vraies maisons d’édition ». Les autres n’ont pas besoin de le dire ! On les reconnaît aussi au fait qu’elles ont un marketing tourné vers les auteurs, et non vers les lecteurs.
L’auto-édition
J’ai parlé un peu d’auto-édition au sujet de mon expérience personnelle. Mais Librinova n’est pas la seule solution qui existe. Pour comprendre comment les différentes possibilités s’articulent, il faut savoir que l’auto-édition a deux volets.
- La prestation de services.
S’auto-éditer, c’est n’être choisi.e par personne et faire un livre tout.e seul.e. Et, ce n’est pas évident parce qu’il faut mettre successivement toutes les casquettes de tous les métiers de la chaîne du livre. Il faut faire les corrections, choisir un titre, réaliser une couverture, écrire une quatrième de couverture. Après, il faut confectionner le fichier du livre numérique, dans un format spécifique. Si on veut un livre papier, il faut en faire la maquette. Enfin, il faut distribuer le livre, et en faire la promotion si on désire qu’il soit lu un peu au-delà de son cercle familial et amical.
Une solution d’auto-édition, c’est un prestataire de services que l’on paye pour qu’il fasse tout ça, ou une partie, à la carte.
Ce prestataire peut être Librinova, ou de nombreux autres : BoD, Iggybooks, Lulu, Publishroom, Bookelis … Ça peut aussi être l’interface « KDP » d’Amazon, ou « Writing life » de Kobo (Fnac). Ils diffèrent entre eux par la gamme de services qu’ils offrent, et par leur tarification : à chaque auteur de trouver la combinaison qui lui correspondra le mieux.
Et comme cet article est destiné aux lecteurs de Variances, je signale que dans l’auto-édition, les amateurs de « SEO » pourront se pencher avec délice sur le « SEO Amazon » et optimiser la présentation de leur livre : c’est le royaume des algorithmes (https://sidehustlefrance.com/kdp/#Amazon_KDP_et_SEO ).
Tous ces modèles sont adaptés aux auteurs qui se revendiquent indépendants et ne cherchent pas d’éditeur.
- La mise en relation avec des éditeurs.
Cet aspect n’existe pas du tout dans les plateformes d’auto-édition, seulement un peu dans le modèle d’Amazon ou de Kobo, et c’est la singularité de celui de Librinova. Les auteurs auto-édités concernés sont ceux qui ne se sont pas lancés dans cette aventure pour rester indépendants, mais qui y recherchent une meilleure opportunité que les envois postaux pour toucher des éditeurs.
Dans le modèle d’Amazon, les « top 100 » surveillés par les éditeurs jouent ce rôle. En France, Agnès Martin-Lugand a été repérée de cette manière (depuis lors, elle est régulièrement dans le top 10 des plus grosses ventes de livres en France). Amazon et La Fnac proposent aussi un concours pour celles et ceux qui s’auto-éditent chez eux : les « Plumes francophones » pour Amazon, et les « Talents de demain » pour la Fnac (https://kobowritinglife.fr/2021/04/01/concours-les-talents-de-demain-lancement-de-la-cinquieme-edition/).
Dans le modèle de Librinova, cette « maison » d’auto-édition est conçue ouvertement comme un nouvel acteur pour faciliter la mise en relation entre auteurs et éditeurs. Les éditeurs sont présents auprès de Librinova en s’inscrivant sur une plate-forme qui leur permet de consulter en ligne tous les livres auto-édités dès lors que l’auteur est passé par Librinova. C’est une sorte de service des manuscrits, dématérialisé et mutualisé.
Enfin, un agent littéraire de Librinova s’occupera de chercher un éditeur pour les manuscrits qui sortent du lot, en général lorsque le livre auto-édité aura atteint le millier de ventes.
La plateforme Edith et nous
Il existe depuis peu une plateforme de mise en relation des auteurs et des éditeurs, Edith et nous (https://www.edithetnous.com/). Comme celle de Librinova, c’est une sorte de service des manuscrits, dématérialisé et mutualisé : l’auteur paye un abonnement mensuel, et son manuscrit est consultable par les éditeurs inscrits. La différence est que le livre reste à l’état de manuscrit : il n’est pas auto-édité, juste mis à disposition d’éditeurs, et personne d’autre que les éditeurs inscrits ne peut le lire.
Cette solution est trop récente pour que l’on ait suffisamment de recul sur ses résultats (même si elle revendique un premier contrat d’édition signé grâce à son entremise). Mais elle paraît intéressante à suivre.
Les appels à textes, les concours et les prix
Participer à des appels à textes, concours ou prix est un moyen de faire circuler son nom et de nouer des connaissances dans le milieu littéraire.
De très nombreux appels à texte ou concours existent. Généralement, on a un thème, un genre (nouvelle ou roman), une taille limite, une date limite pour rendre le manuscrit. Il faut les surveiller sur les sites (sur https://www.enviedecrire.com/category/concours-revues-litteraires/concours-litteraires/, par exemple) ou les groupes Facebook dédiés (comme le groupe « le Coin des Appels à texte », par exemple).
Certains sont institutionnalisés, comme ceux qui sont centralisés sur la plateforme des Nouveaux Auteurs (https://www.lesnouveauxauteurs.com/concours). Ils sont assortis de l’attribution d’un prix littéraire et de la publication du lauréat dans la maison d’édition associée : c’est par exemple le cas du prix du roman 20 minutes, dont la première édition, en 2020, a récompensé Estelle Tolliac pour les magnifiques Noir de Lune et Bleu de Lune, un roman de fantasy publié en deux tomes (https://www.20minutes.fr/
Certaines maisons s’associent à des institutions pour trouver de nouveaux auteurs. Il peut s’agir de grandes maisons. C’est ce qu’a fait Plon en 2020, en s’associant aux services de gendarmerie pour repérer un roman qui deviendrait lauréat du prix du roman de la gendarmerie, et le publier. Patrice Quélard a gagné ce prix pour (l’excellent) Place aux immortels (https://www.gendarmerie.
Enfin, je signale l’existence du Prix des Auteurs Inconnus (https://www.prixdesauteursinconnus.com/), puisque je fais maintenant partie de son équipe organisatrice : c’est un prix dédié aux textes auto-édités ou édités par de petites maisons, dont l’équipe est bénévole, indépendante et issue de la blogosphère littéraire. Auto-éditer un texte juste pour le soumettre à ce prix me paraît un début de stratégie intéressant !
Wattpad ou monbestseller
Il existe des plateformes qui fonctionnent de manière communautaire dès le début de l’écriture, comme Wattpad (https://www.wattpad.com/) ou monbestseller (https://www.monbestseller.com/) : on y soumet son roman à des lecteurs au fur et à mesure de son écriture.
N’ayant jamais pratiqué ces plateformes, je ne suis pas la mieux placée pour en parler. Mais je sais que les éditeurs les surveillent, voire organisent des prix spécialement pour y trouver leur prochain manuscrit : c’est par exemple le cas de six éditeurs pour monbestseller, qui appartiennent à des maisons variées (parmi lesquelles Grasset) ou à France Loisirs (https://www.monbestseller.com/actualites-litteraire/13836-le-jury-du-prix-concours-monbestseller).
Et ça vaut la peine : pour 2020, trois auteurs vont être édités, et deux seront même soutenus par France Loisirs (https://www.monbestseller.com/actualites-litteraire/14080-remise-du-prix-concours-monbestseller-2020-ca-sest-passe-sur-zoom-snif).
Les agents littéraires
Aux Etats-Unis, ce ne sont pas des éditeurs qu’il faut convaincre, mais des agents littéraires, qui se chargent, eux, de convaincre leurs contacts dans le monde de l’édition.
Ce système est peu développé en France, mais il existe et si vous êtes tentés, alors vous pouvez regarder cette vidéo où Véronique Cardi, Directrice Générale au Livre de Poche, en parle avec Laure Prételat, Présidente de Librinova (vers la minute 15) : https://youtu.be/wLhZ4DnynP0.
La plateforme d’auteur
Un auteur américain de polars comme John Locke (https://www.nouvelobs.com/culture/20201129.OBS36764/je-n-en-revenais-pas-mon-roman-etait-en-tete-des-ventes-l-autoedition-menace-t-elle-l-edition-traditionnelle.html) a bâti un empire dès le début des années 2010 en passant par l’auto-édition. Vous ne le connaissez pas ? Moi non plus. Mais sachez qu’il a été le premier auteur auto-édité à vendre plus d’un million de livres, et que depuis dix ans, il place tous ses livres en haut des ventes d’Amazon. Ça fait tout de même réfléchir, puisqu’il n’avait aucun soutien institutionnel.
Vous pourriez m’objecter que le New York Times a mis en doute l’honnêteté des critiques reçues sur ses livres (https://www.therichest.com/things/authors-million-first-book/). Peut-être, je n’ai ni avis ni expertise sur cette question. Mais le point intéressant, c’est le renversement complet de logique auquel cet exemple invite : non pas écrire, puis chercher des lecteurs ; mais se demander ce que veulent les lecteurs, puis l’écrire.
En littérature, cette logique heurte notre esprit français, même si je prends les paris : certains auteurs de best-sellers l’appliquent. Et il y a un aspect de cette logique qui mérite réflexion pour tous les auteurs : c’est l’idée de se construire un site internet d’auteur, sur lequel on peut utiliser les techniques des blogueurs professionnels pour construire une liste de contacts joignables par e-mail, à qui on peut signaler la sortie de ses nouveaux livres, et avec lesquels on peut créer un lien (surtout si on l’assortit d’un blog).
Et tant qu’on y est, pour les amateurs du genre (et je sais qu’il y en a), le boulevard de la réflexion sur le SEO s’ouvre devant vous… lisez par exemple le blog Traficmania, qui en parle nettement mieux que moi (https://traficmania.com/ameliorer-seo/) !
V : Merci Marceline et belle vie à ton futur roman en cours d’écriture et à ton site d’autrice dont le lancement approche https://www.marcelinebodier.fr
Propos recueillis par Catherine Grandcoing
Mots-clefs : auto-édition – édition – premier roman – se lancer en littérature – premier manuscrit.
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Très intéressant. Bien documenté, bien construit.
J’ajoute mon expérience :
1) des six premiers éditeurs trouvés sur google, j’ai reçu six propositions de contrat. Chacune demandait une avance de fonds de ma part, qui mettait le point mort quelque part entre 500 et 700 ex vendus. Probabilité de l’atteindre ? Infime.
2) sur monbestseller.com, il y a beaucoup beaucoup de choses inintéressantes, mal rédigées, mal orthographiées, banales…
3) l’auto-édition sur amazon.com est gratuite, mais votre texte est recouvert par les centaines de nouveaux textes francophones (j’ai vu le vrai chiffre, je l’ai oublié) qu’ils reçoivent chaque mois. Si vous voulez figurer en haut des listes, il faut payer des « campagnes de promotion ». Sinon, par quel hasard l’internaute ordinaire tomberait-il sur VOTRE livre ? Voilà le business model : dépôt gratuit, mais hors promotion payante point de salut.
Merci pour votre retour ! Vous avez manifestement été contacté par des maisons à compte d’auteur. La vidéo de Christelle Lebailly sur ce sujet devrait vous intéresser tout particulièrement. Ensuite, par quel hasard l’internaute ordinaire tomberait-il sur VOTRE livre : c’est justement la question qui est au cœur du SEO, si vous êtes intéressé par cette manière de poser le problème. Et enfin… bien sûr, il y a une surproduction (à laquelle nous participons), mais nous pouvons apprendre à la considérer comme la règle du jeu et en faire quelque chose. Plus je connais le monde de l’auto-édition, et plus j’apprécie la solidarité qu’on y trouve et les rencontres qu’on y fait !
Bonjour, votre article est excellent, il donne une idée de la complexité de la situation de l’auteur en devenir, mais aussi des innombrables ressources dont il dispose.
Je suis auteur hybride (éditée et auto éditée), membre depuis bientôt 8 ans de la plateforme monbestseller.com que vous citez dans votre article. Je me permets d’ajouter que des personnes comme Cathy Bonidan (chez La Marinière / 12 prix Lit / traduite et diffusée dans plusieurs langues ; Mélissa da Costa (nécessaire de la présenter ?), mais actuellement Henri Guyonnet (chez Anne Carrière), sont issus du parcours monbestseller.com, de la sélection mensuelle et du Prix Concours qui permet à des auteurs inconnus… de ne pas le rester longtemps.
Cordialement. Catarina