L’histoire de l’Europe centrale et orientale est mal connue par les Européens de l’ouest. Ce manque facilite la perméabilité à des récits distordus de l’histoire de cette région, où la constitution des nations diffère sensiblement de celle des Etats-nations ouest-européens. Beaucoup découvrent d’une certaine façon l’Ukraine à l’occasion de cette guerre. L’Ukraine, cette appellation apparue à la fin du 12e siècle à partir d’un terme slave désignant la frontière, la marche, le bord…

Les commentateurs attentifs aux interventions de Poutine ont relevé qu’il réexplorait intensivement l’histoire à sa façon, afin de légitimer une ambition « grand-russe », synthèse révisée de l’empire tsariste et de l’espace soviétique, soumise à l’hégémonie russophone et orthodoxe, entourée d’un glacis de frontières épaisses, de zones-tampons étroitement contrôlées : « Russes blancs » (ou Biélorusses), « Petits-Russes » (c‘est-à-dire Ukrainiens) et autres[1]. C’est d’emblée antagonique avec la reconnaissance de la souveraineté de ces zones si elles prétendent constituer des nations. Ce nationalisme impérial ne tolère pas l’existence de nations souveraines qui entendent s’en distinguer, a fortiori si elles prennent une voie politique différente de la Russie, en faisant l’apprentissage d’une vie démocratique.

Cette vision poutinienne est explicite dans l’intervention télévisée du président russe, le lundi 21 février 2022, à la veille du déclenchement de l’invasion[2] : « L’Ukraine, pour nous, n’est pas seulement un pays voisin. C’est une partie inaliénable de notre histoire, de notre culture, de notre espace spirituel ». Il s’en prend aux dirigeants successifs de l’URSS, qui auraient inventé l’Ukraine contemporaine et concédé excessivement aux nationalistes en leur offrant un statut quasi-étatique de république fédérée. Cette contrepartie du maintien au pouvoir des bolcheviks aurait semé les germes du séparatisme apparu au grand jour à la chute de l’Union Soviétique. Poutine est peut-être nostalgique de l’URSS mais il n’est pas tendre avec les dirigeants soviétiques, depuis Lénine. D’une certaine façon, il les considère comme traîtres à l’ambition russe. L’ADN soviétique, ou plutôt KGBiste, de Poutine est recyclé dans une reviviscence néo-impériale.

Cette vision dénie radicalement toute spécificité à l’identité ukrainienne et toute légitimité à l’Etat ukrainien. Elle incite néanmoins à revisiter l’histoire liée de l’Ukraine, de la Russie, de leurs voisins. Je me suis replongé en particulier dans le livre de référence de l’historien Timothy Snyder La reconstruction des nations, Pologne, Ukraine, Lituanie, Belarus, 1569-1999 (Gallimard, 2017).

Un mythe fondateur en partage

La Rus’ de Kiev fut, du 9e au 13e siècle, une vaste principauté médiévale, sur une étendue allant de la Mer Noire à la Mer Blanche, au nord. Cette entité politique peut être considérée comme la matrice originelle commune de la Biélorussie, de l’Ukraine et de la Russie contemporaines. La région de Kiev était le centre de gravité de cet ensemble féodal, qui connut son apogée avec les règnes de Vladimir le Grand (980-1015) et de son fils Iaroslav le Sage (1019-1054). Le rattachement au christianisme de Constantinople et l’écriture cyrillique de la langue slave prirent effet pendant cette période. Au cours du 12e siècle, les conflits de succession minèrent l’unité de la principauté et l’autorité du centre politique kiévien. Les invasions mongoles accentuèrent le délitement, en dépit de la geste d’Alexandre Nevski chantée par Eisenstein et de son alliance avec la Horde d’Or turco-mongole contre les agressions suédoises et teutoniques.

Les forces centrifuges l’emportèrent pour engendrer un ensemble de principautés distinctes, dont les plus puissantes furent le Royaume de Galicie-Volhynie au sud-ouest, la République de Novgorod au nord, la principauté de Vladimir-Souzdal plus à l’est, d’où émergea la Moscovie ou grande principauté de Moscou. Cette dernière s’établit comme telle pour deux bons siècles, jusqu’en 1547, lorsque Ivan le Terrible s’intronisa « tsar de toutes les Russies ». Le tsar revendiqua l’héritage de la principauté de Kiev, dont les territoires originels étaient partiellement passés sous la domination du Royaume de Lituanie-Pologne. C’est l’acte de naissance de la Russie moderne.

Cette histoire constitue un héritage commun pour Kiev et Moscou (et Minsk aussi). Comme tous les héritages indivis, c’est une source de conflit dès lors que l’un des héritiers en veut la détention exclusive, comme si l’assumer en commun relevait d’un partage spoliateur. Le cours de l’histoire ne s’arrête pas cependant à cet héritage lointain. Comme le dit un chercheur ukrainien, Volodymyr Kulyk, « l’idée nationale ukrainienne a suivi sa trajectoire propre »[3]. Depuis la fin du 14e siècle, la région de Kiev, la Galicie, la Volhynie étaient passées sous la domination de l’Union de Pologne-Lituanie, qui avait repoussé les Mongols. Polonais et Lituaniens consolident leur alliance lorsqu’ils concluent en 1569 l’Union de Lublin, qui instaure la République des Deux Nations (une quasi-fédération) entre le Royaume de Pologne et le Grand-Duché de Lituanie. Le Royaume de Pologne intègre la majeure partie des régions ukrainiennes tandis que le Grand-Duché recouvre en gros les actuelles Lituanie et Biélorussie. Plus au nord, l’Union dispose aussi des vassaux baltes. C’est cette histoire, depuis l’accord de Lublin, dont Timothy Snyder parcourt les méandres.

L’approche de Snyder résonne avec l’analyse des nationalismes par l’anthropologue Ernest Gellner, (voir Relire « Nations et nationalisme », dErnest Gellner).  Gellner considère le nationalisme comme un processus d’homogénéisation interne, autant culturelle que politique, des sociétés modernes. Le nationalisme exige que l’unité politique et l’unité nationale se recoupent. Cette conception aide à comprendre la persistance ou la résurgence des aspirations nationalistes dans les sociétés contemporaines, ainsi que leur éventuelle dégénérescence en nationalisme ethnique, porteur d’exclusion, voire d’élimination, des groupes et personnes dont l’appartenance à la communauté nationale est rejetée. La concurrence des nationalismes peut déboucher sur la fractalisation de l’espace territorial lorsque celui-ci était jusque-là occupé en commun par des peuples intriqués. C’est une part de l’histoire, notamment à l’est de l’Europe. Et, dans cette histoire, le nationalisme ukrainien, comme certains autres, apparaît comme un nationalisme longtemps dominé, tiraillé entre les hégémonies polonaise, russe, autrichienne. L’identité nationale ukrainienne s’affirmera lentement et difficilement.

Le long cheminement vers l’émancipation de lUkraine

Si l’union polono-lituanienne de 1569 est « organique et négociée », les régions ukrainiennes y sont incorporées de manière « précipitée et décrétée », pour reprendre les termes de Snyder. La noblesse ukrainienne affirme un penchant pour le protestantisme puis le catholicisme de la Contre-réforme. Mais les paysans ukrainiens restent fidèles à l’orthodoxie (notamment sa variante uniate, ou gréco-catholique, qui reconnait l’autorité de Rome). L’hégémonie polonaise passe par une langue élitiste, comme par la propriété foncière, tandis que les paysans ukrainiens recourent au ruthène vernaculaire. Les cosaques sont plutôt d’origine paysanne, aux côtés des chevaliers polonais et lituaniens. Les cosaques roturiers acquérant des droits par une procédure d’enregistrement, les nobles, qui avaient besoin de l’asservissement à la terre, ne souhaitaient pas qu’ils soient trop nombreux. En 1648, l’alliance du cosaque Khmelnitski avec la Moscovie contre la République entraîne une guerre coûteuse qui aurait pu déboucher sur la République des Trois Nations, par le traité de Hadiatch (1658). Mais l’échec est vite entériné. La République ne parvient pas à intégrer « le monde démocratique de la steppe cosaque » et reste une république nobiliaire. Elle en est ébranlée.

A partir de 1667, le Dniepr va servir de ligne de partage de l’Ukraine entre la République et la Moscovie. La rive orientale rejoint l’espace russe et les élites cosaques sont intégrées dans le nouvel Etat russe : après maintes péripéties, l’hetmanat cosaque – l’organisation territoriale et politique des Cosaques ukrainiens sur les rives du Dniepr jusqu’en 1764 – admet sa soumission à Moscou. La Moscovie devient l’empire russe à partir de 1721 et, dans le dernier quart du 18e siècle, la partition de la République livre aussi largement la rive occidentale du Dniepr à ce nouvel empire dominant. L’interpénétration économique et culturelle entre la Russie et l’Ukraine progresse. Les élites ukrainiennes sont bienvenues à Moscou si elles servent loyalement les tsars. Au cours du 19e siècle, l’émergence du nationalisme ukrainien est perçue par l’empire comme un complot d’obédience polonaise. L’hégémonie russe devient moins tolérante envers les spécificités, culturelles et linguistiques, au sein du monde slave oriental.

La Galicie, région la plus à l’ouest, est restée dans l’empire autrichien, sous la domination d’une noblesse foncière polonaise. Les Galiciens ont souvent le regard tourné vers la Russie et penchent vers un panslavisme modéré, face à une nation historique comme la Pologne, dotée d’une forte élite et enviée à la fois comme une référence et une rivale. L’identité nationale ukrainienne, encore volatile, balance entre Autriche, Pologne, Russie : elle mêle des déterminants de classe (les Ukrainiens sont d’abord des paysans), de langue, de religion. Pour Volodymyr Kulyk, « l’identité nationale ukrainienne s’est développée dans la première moitié du 19e siècle, à une époque où les Ukrainiens vivaient, à l’Ouest, sous la domination de l’empire des Habsbourg et, à l’Est, dans le giron russe. La construction identitaire s’est faite grâce au travail d’intellectuels influencés par le courant romantique, qui ont collecté des œuvres folkloriques, bâti une littérature historique, avant de donner un contenu politique à cette identité culturelle et de la promouvoir auprès des masses majoritairement paysannes »[4]. Le poète romantique Taras Chevtchenko est la figure emblématique de ce moment. Ce patriotisme typique de l’époque connaît une inflexion, comme en d’autres lieux, vers un nationalisme à consonance ethnique. L’idée d’un Etat-nation fondé sur un peuple paysan, de rite gréco-catholique, diffuse, à la jointure des 19e et 20e siècles, dans les cercles intellectuels et politiques.

Les « terres de sang » du 20e  siècle

Au cours de la première moitié du 20e  siècle, la renaissance nationale polonaise et l’affirmation de l’identité nationale ukrainienne entrent dans un rapport de rivalité, qui culminera avec les violences réciproques extrêmes au cours et au terme de la deuxième guerre mondiale. Les nationalistes ukrainiens tentent de mettre à profit la chute des empires austro-hongrois et russe, à la fin de la première guerre mondiale, pour instaurer deux Etats ukrainiens autour de Lviv (Lvov) et Kyiv (Kiev), mais ces tentatives feront long feu. Le nationalisme ukrainien sera finalement parmi les perdants de 1918. Le traité de Riga partage l’Ukraine entre la Pologne et l’Union soviétique : à la première, la Galicie et la majeure partie de la Volhynie ; à la seconde, une république d’Ukraine amputée de ces deux régions. L’intégration à l’Union soviétique apparaît, un temps, comme une perspective plus prometteuse que le retour de l’hégémonie polonaise, jusqu’à ce que Staline mette brutalement fin à la politique d’ukrainisation et exacerbe la répression religieuse et intellectuelle. Les pertes humaines de l’Holodomor, la famine orchestrée de 1932-33 pour soumettre la paysannerie ukrainienne, sont estimées de l’ordre de 5 millions de morts. Le discours universaliste de l’URSS recouvre un centralisme absolutiste, qui exige une soumission sans faille. Mais, en Volhynie et en Galicie, l’antagonisme avec les Polonais, aiguisé par les enjeux de propriété foncière et par l’accès difficile des minorités nationales à l’élite politique, favorise l’ukrainisation du parti communiste polonais, instrumentalisé par l’URSS.

Ce contexte ouvre un champ à la radicalisation du mouvement nationaliste ukrainien, via notamment l’OUN (Organisation des Nationalistes Ukrainiens). La plongée dans la deuxième guerre mondiale, lorsque le territoire ukrainien sera balayé par l’invasion nazie puis par la contre-attaque soviétique, fera de ce territoire une « terre de sang »[5] noyée de conflits imbriqués : entre nazis et soviétiques, mais aussi une guerre civile sous-jacente, qui disloque les communautés locales pluri-identitaires qui existaient jusqu’alors. Les élites démocratiques ukrainiennes sont décimées par les nazis et les soviétiques, tandis qu’au sein de la composante nationaliste, la fraction la plus extrémiste (l’OUN de Stepan Bandera) prend le dessus. Elle se dote d’un bras armé, l’UPA (Armée Insurrectionnelle Ukrainienne), dont les miliciens se rallient aux nazis pour participer à la déportation et à l’élimination des Juifs avant de s’en prendre aux Polonais par des meurtres de masse. Les nazis mettent un terme aux velléités indépendantistes de Bandera en l’arrêtant mais utilisent ces miliciens comme mercenaires. Ce nationalisme intégral, en quête d’homogénéité ethnique du territoire, participe aux enchainements génocidaires: c’est la dégénérescence maudite de ce nationalisme dominé. La rivalité des nationalismes se nourrit de la loi du talion : les Polonais, d’obédiences diverses et opposées, entreront dans le cycle des représailles à l’égard des Ukrainiens. L’UPA finit par n’avoir plus que des ennemis : se retournant contre les Allemands, elle s’en prend aux « impérialismes allemand et soviétique et à leurs laquais polonais ». L’arrivée victorieuse de l’Armée rouge, en juillet 1944 à Lviv, calme le jeu et la police politique soviétique prend le relais, en neutralisant les « bandits » ukrainiens et polonais. Mais le germe du nettoyage ethnique réciproque, désormais enraciné, a fait souche.

Au terme du conflit mondial, Staline, et aussi les communistes polonais, en tirent à leur façon les conséquences : des Etats socialistes ethniquement homogènes seront plus faciles à contrôler. Les Polonais disposeront d’un Etat national sur un espace compact et ramassé ; l’Ukraine occidentale sera intégrée à la république soviétique d’Ukraine ; et des échanges forcés de populations complèteront le schéma. Chaque individu sera assigné à une nationalité et chaque nationalité à un territoire. Staline met en œuvre une conception impériale de la nationalité : les nationalités et l’exercice des droits associés sont tolérés s’ils sont au service loyal du centre soviétique. En Pologne, entre 1945 et 1947, les populations ukrainiennes sont déportées vers l’URSS ou, au mieux, dispersées dans différentes régions polonaises. L’opération Vistule de 1947 conclut l’entreprise. C’est la fin du peuplement mixte des régions frontalières et des villes multiculturelles qui avait prévalu pendant des siècles. Les années 1940 auront été celles de l’épuration ethnique généralisée. Une dissidence nationaliste ukrainienne subsistera en URSS jusque dans les années 1950 avant d’être éliminée.

L’émancipation et la cohésion nationales face à l’épreuve

Le paradoxe de cette histoire, c’est que la désagrégation de l’URSS laisse l’Ukraine, ex-république soviétique, trouver son indépendance dans un périmètre correspondant assez bien au projet national longtemps espéré. « C’est parce que les Ukrainiens formaient une nationalité reconnue par l’URSS que l’indépendance a été possible »[6]. Poutine réactive le mythe médiéval au service d’un impérialisme russe frustré et revanchard, en esquivant le complexe demi-millénaire qui a succédé à l’ancestrale Rus‘ de Kiev, durant lequel les Ukrainiens expérimentèrent différentes modalités d’organisation politique.

La trajectoire de l’Ukraine depuis son indépendance, il y a trente ans, est un long et conflictuel apprentissage de l’exercice démocratique, qui se confronte à l’inertie des structures héritées de la période soviétique, aux faiblesses de l’Etat de droit, aux positions acquises par les oligarques locaux, à la corruption endémique. Elle est ponctuée de secousses majeures, la révolution orange de 2004 et celle de Maïdan, dix ans plus tard, où s’affirment les générations qui expriment leurs aspirations démocratiques et européennes. Les strates de l’histoire ukrainienne persistent dans la vie nationale, y compris les tentations ultra-nationalistes, quand bien même elles sont largement minoritaires, face à la progression d’une conception civique de la nation ukrainienne.

Un épisode particulièrement heureux est la spectaculaire réconciliation de la Pologne et de l’Ukraine dans les années 1990 : il y eut reconnaissance réciproque des faits douloureux et pardon mutuel. Les dirigeants de l’époque surent faire preuve d’une sagesse lucide, avec la conscience que la stabilisation de l’Etat ukrainien est un paramètre clé de la sécurité européenne.

Lorsque, le 24 février 2022, l’armée russe engage l’invasion de l’Ukraine sur ordre de Poutine, peut-être ce dernier envisage-t-il une réplique aisée, à grande échelle, du séparatisme du Donbass et/ou de l’annexion « soft » de la Crimée, rattachée à la République soviétique d’Ukraine par Khrouchtchev. Ce à quoi cette invasion s’est heurtée, de manière inattendue semble-t-il pour les agresseurs, c’est une cohésion renforcée de la société ukrainienne autour de son indépendance nationale, avec le dépassement de clivages traditionnels, notamment entre ukrainophones et russophones, ces derniers plus présents à l’est et au sud. Le premier mois de guerre a affecté plus durement les régions russophones, sur lesquelles misait le Kremlin, qui leur fait payer chèrement ce défaut d’allégeance. Les russophones ukrainiens s’éloignent psychologiquement de la Russie et le recours à la langue ukrainienne se répand.

La courageuse et résolue résistance collective à l’invasion est un test ô combien douloureux mais probant de l’identité et de la cohésion nationales de l’Ukraine. Et la violence extrême exercée par l’armée russe contre les civils invalide par l’absurde l’idée d’une dissolution de cette identité dans l’ensemble russe. Poutine pratique une sorte de nihilisme d’Etat, visant à annihiler la réalité ukrainienne. La réalité d’une nation civique, s’éloignant définitivement d’une définition ethnique de la citoyenneté, prend pourtant vigueur au sein de ce moment de souffrance démesurée.

 

Mots-clés : Ukraine – guerre – nationalisme – Europe – Russie

La version originale de cet article est consultable sur le site de l’auteur.

 

Cet article a été initialement publié le 11 avril 2022.


[1] Voir l’entretien avec l’historienne Sabine Dullin dans le Monde du 16 mars 2022, « Les dirigeants russes, des tsars à l’actuel maître du Kremlin, ont une obsession des frontières ».

[2] Je me réfère à la traduction, par Cécile Vaissié, présentée dans Le Monde du 22 février 2022, « Vladimir Poutine : L’Ukraine a été créée par la Russie bolchevique ».

[3] Entretien avec Volodymyr Kuliyk par Allan Kaval, Guerre en Ukraine : « La guerre est en train de diviser Ukrainiens et Russes pour toujours », Le Monde, 18 mars 2022.

[4] Volodymyr Kulyk, op.cit.

[5] Pour faire référence à un autre livre de Timothy Snyder, Terres de sang. L’Europe entre Hitler et Staline, Gallimard, 2010.

[6] Volodymyr Kulyk, op.cit.

Jacky Fayolle