« Un grand pays comme le nÎtre mérite de grandes ambitions. »
Xi Jinping – 18 dĂ©cembre 2018

 

2021, 2035, 2049
 Alors que la Chine cĂ©lĂ©brait en juillet les cent ans de la crĂ©ation du Parti communiste chinois (PCC), Xi Jinping a une nouvelle fois rappelĂ© l’objectif pour les dĂ©cennies Ă  venir : faire de l’Empire du milieu un pays socialiste moderne en 2035 et s’imposer au premier rang du monde en termes de puissance globale et de rayonnement international d’ici 2049, annĂ©e du centenaire de la RĂ©publique populaire de Chine.

La « troisiĂšme voie ». Cette « troisiĂšme voie » Ă©conomique, qui trace son chemin entre Ă©conomie capitaliste et marxiste, a jusqu’ici fait ses preuves : la part de la Chine dans le PIB mondial est passĂ©e de 3,6% Ă  17,7% en vingt ans. Bien sĂ»r, la croissance chinoise a ralenti depuis la premiĂšre dĂ©cennie des annĂ©es 2000 et ses taux Ă  deux chiffres, mais ce ralentissement n’est en soi pas une source d’inquiĂ©tude. Ce qui importe en revanche, c’est la capacitĂ© de la Chine Ă  Ă©voluer vers un modĂšle plus soutenable, fondĂ© sur la consommation privĂ©e intĂ©rieure plutĂŽt que sur l’endettement et l’investissement, notamment publics.

La croissance, le contenu de la croissance
 Or, force est de constater que, pour l’instant, la Chine ne parvient pas Ă  modifier de maniĂšre significative le contenu de sa croissance. Au contraire, si la crise du Covid-19 n’a – en relatif – que peu affectĂ© la croissance chinoise (avec une progression du PIB de 2,3 % en 2020), elle a contribuĂ© Ă  accentuer certains dĂ©sĂ©quilibres que les autoritĂ©s avaient pourtant essayĂ© d’éviter : un dĂ©calage offre/demande persistant, un retour (conjoncturel) de la dĂ©pendance au commerce extĂ©rieur et surtout une nouvelle hausse de l’endettement. À cela s’ajoutent d’autres dĂ©fis de taille, comme le dĂ©clin de la natalitĂ©, l’indĂ©pendance stratĂ©gique ou encore l’environnement. L’absence de cycles Ă©lectoraux a, dans le passĂ©, permis Ă  la Chine de dĂ©velopper une vision stratĂ©gique, qui pourrait l’aider Ă  traverser une pĂ©riode de turbulences Ă  moyen terme pour prĂ©parer les fondements de cette croissance plus solide et qualitative, c’est le grand pari de Xi Jinping.

IsolĂ©e et plus fragile ? Ce contexte Ă©conomique explique en partie les crispations observĂ©es depuis plusieurs mois dans la sphĂšre Ă©conomique et politique : isolement de la Chine et de Xi Jinping, qui n’est plus sorti du pays depuis janvier 2020, resserrement rĂ©glementaire autour des entreprises liĂ©es aux nouvelles technologies, rĂ©apparition de certains concepts maoĂŻstes comme celui de la ProspĂ©ritĂ© Commune, centralisation accrue du pouvoir autour de Xi Jinping et du parti, dĂ©gonflement de la bulle immobiliĂšre. Ces diffĂ©rents Ă©lĂ©ments trahissent peut-ĂȘtre une certaine peur, celle de ne pas parvenir Ă  faire suffisamment Ă©voluer le modĂšle chinois pour Ă©viter un « hard landing », c’est-Ă -dire un ralentissement de la croissance incontrĂŽlĂ©.

Un objectif crucial : devenir riche avant d’ĂȘtre vieille

La Chine ralentit

Le taux de croissance est encore Ă©levĂ©, mais baisse graduellement. Ce rythme est orchestrĂ© par le Parti, qui fixe gĂ©nĂ©ralement une trajectoire pour la totalitĂ© du plan quinquennal, qui est ensuite prĂ©cisĂ©e par une cible annuelle. Il est Ă©galement mĂ©canique, car il serait impossible pour la Chine de maintenir des taux de croissance Ă  deux chiffres Ă©tant donnĂ© la taille actuelle de son Ă©conomie. Les derniĂšres projections font ainsi Ă©tat d’une croissance sous les 5 % Ă  l’horizon 2025, soit un taux divisĂ© par deux en dix ans.

Mais le ralentissement n’est pas qu’économique, il est Ă©galement dĂ©mographique. Les donnĂ©es de la Banque mondiale montrent ainsi que la population active est en baisse continue. La Chine devrait atteindre son pic de population en 2029. Cette baisse s’accompagnera Ă©videmment d’un vieillissement de la population : la part des plus de soixante-cinq ans a presque doublĂ© en vingt ans. Ce ralentissement-lĂ  est beaucoup moins maĂźtrisĂ© par le Parti, qui a multipliĂ© les mesures pour encourager la fertilité : autorisation d’un deuxiĂšme (2016), puis d’un troisiĂšme enfant (2021). Il est aussi synonyme d’épuisement progressif du « gisement » de travailleurs Ă  productivitĂ© trĂšs faible, qui quittaient les campagnes pour venir travailler dans les usines et alimentaient les rangs des « travailleurs migrants » (400 millions de Chinois).

La Chine a-t-elle besoin de maintenir une croissance élevée pour assurer la paix sociale ?

Sans doute pas, si la distribution des revenus n’était pas trop inĂ©galitaire. Mais la Chine ralentit alors qu’elle reste un pays relativement pauvre, oĂč les gains de la croissance ont plutĂŽt Ă©tĂ© mal partagĂ©s. La progression du PIB par habitant de la Chine a certes Ă©tĂ© plus rapide que celle de l’Inde ou de la ThaĂŻlande mais reste bien plus lente que pour les Ă©conomies Ă©mergentes ayant rĂ©alisĂ© un vĂ©ritable dĂ©collage (dragons asiatiques). En rĂ©alitĂ©, la Chine est confrontĂ©e de maniĂšre tout Ă  fait classique Ă  un risque de trappe Ă  revenus intermĂ©diaires, ce niveau de richesse par habitant au-delĂ  duquel un pays n’arrive pas Ă  passer (12 000 dollars par habitant pour la Banque mondiale).

La concentration des richesses s’est aussi renforcĂ©e ces vingt derniĂšres annĂ©es, puisque les 1 % des mĂ©nages les plus aisĂ©s dĂ©tenaient 31 % de la richesse totale du pays en 2020, contre 20 % en 2000[1].Un niveau largement supĂ©rieur Ă  celui de la France (22%) et comparable Ă  celui des Etats-Unis (35%) Cette montĂ©e des inĂ©galitĂ©s sert aujourd’hui de base au retour du narratif sur la « ProspĂ©ritĂ© Commune » (cf. infra).

DĂ©sendetter l’économie, amĂ©liorer l’efficacitĂ© du capital, encourager la consommation privĂ©e

Le dĂ©collage chinois ne s’est pas fait sans coĂ»t et est Ă  l’origine de nombreux dĂ©sĂ©quilibres et bulles dans certains secteurs de l’économie

C’est que la Chine reste une Ă©conomie administrĂ©e, dans laquelle la notion de cycle Ă©conomique tend Ă  ĂȘtre cachĂ©e par les objectifs de planification. C’est ce qui explique que les phases basses des cycles macroĂ©conomiques aient surtout Ă©tĂ© traitĂ©es par des injections massives de crĂ©dit, alors mĂȘme que l’endettement devenait de plus en plus problĂ©matique. La conduite de politiques budgĂ©taire et monĂ©taire souvent expansionnistes a alors pu perturber l’équilibre de croissance et en altĂ©rer la soutenabilitĂ©. RĂ©sultat, le taux d’endettement, en particulier celui des entreprises publiques, a progressĂ© bien plus vite que la croissance et la dette des entreprises (publiques et privĂ©es) et des mĂ©nages atteint 280 % du PIB.

De plus, cette hausse de l’endettement s’est accompagnĂ©e d’une baisse de l’efficacitĂ© du capital. Le taux d’investissement Ă©tait ainsi en moyenne de 43 % sur la pĂ©riode 2010-2019, en hausse de cinq points de pourcentage par rapport Ă  la pĂ©riode 2000-2009. Du reste, la contribution du facteur capital Ă  la croissance a nettement baissĂ©. Cette situation s’explique en partie par un problĂšme d’allocation de ressources propre aux Ă©conomies administrĂ©es, dans lesquelles le secteur public capte une partie disproportionnĂ©e de l’investissement. En Chine, malgrĂ© une certaine libĂ©ralisation du marchĂ©, les entreprises publiques (SOEs) ont continuĂ© de profiter d’un accĂšs privilĂ©giĂ© au crĂ©dit, et ce malgrĂ© une productivitĂ© infĂ©rieure en moyenne de 20 % Ă  celle des entreprises privĂ©es.

Tableau 1 – DĂ©composition des facteurs de croissance

Cela signifie que sur les 10,2% de croissance annuelle moyenne observĂ©e sur la pĂ©riode 2000-2007, 4,6 pp ont Ă©tĂ© apportĂ©s par le capital, 1,6 pp par le travail, 1,1 pp par l’éducation et 2,9 pp par la productivitĂ© totale des facteurs

Sources : NBS, Crédit Agricole S.A./ECO

De ces trois premiers constats dĂ©coule la nĂ©cessitĂ© pour les autoritĂ©s d’opĂ©rer une transition du modĂšle de croissance vers une participation plus importante de la consommation privĂ©e et un recentrage sur l’économie intĂ©rieure.

Cet objectif est au fondement de tous les autres dĂ©crits dans le 14e plan quinquennal. Son atteinte serait une rĂ©ponse au ralentissement dĂ©mographique et Ă  la hausse des inĂ©galitĂ©s, car une hausse soutenue de la consommation serait a priori le signe d’une meilleure rĂ©partition des gains de la croissance et d’une amĂ©lioration du niveau de vie, mais aussi au problĂšme de baisse d’efficacitĂ© du capital, la consommation pouvant alors se substituer Ă  l’investissement comme source de croissance.

Le problĂšme est que la Chine n’arrive visiblement pas Ă  crĂ©er le socle de confiance nĂ©cessaire au dĂ©blocage d’une partie de l’épargne de prĂ©caution des mĂ©nages, particuliĂšrement Ă©levĂ©e, vers de la consommation de biens et de services. L’absence d’un systĂšme de protection sociale solide, comprenant une assurance chĂŽmage, l’accĂšs Ă  des soins gratuits de qualitĂ© et un systĂšme de retraite assurant un niveau de pension dĂ©cent est un facteur explicatif de cette forte propension Ă  Ă©pargner. La hausse des prix de l’immobilier en est un deuxiĂšme.

Trois voies pour un futur plus prospÚre ?

Ces constats prĂ©alables ne doivent pas conduire pour autant Ă  sous-estimer le gĂ©ant chinois, ni sa puissance planificatrice. La Chine a Ă©tudiĂ© longuement les causes de la chute de l’empire soviĂ©tique et fera tout pour s’éviter un destin identique. Le futur chinois semble se dessiner autour de trois voies fortes.

La premiùre, c’est un retour (relatif) de l’isolement chinois

Il s’incarne dans le concept de « circulation duale » visant Ă  limiter la dĂ©pendance de la Chine vis-Ă -vis de l’extĂ©rieur, mais aussi dans la fermeture totale des frontiĂšres en place depuis la pandĂ©mie. Introduite en mars 2020, mais dĂ©jĂ  prĂ©sente dans la stratĂ©gie « Made in China 2025 », la circulation duale se donne pour ambition d’isoler le marchĂ© intĂ©rieur en Ă©liminant tous les goulets d’étranglement, qu’ils soient naturels ou technologiques pour maĂźtriser progressivement en amont et en aval toutes les filiĂšres de production.

Cette stratĂ©gie suppose cependant de surmonter certains obstacles de taille. Le premier est bien sĂ»r le rattrapage technologique, notamment dans le domaine des semi-conducteurs, qui reprĂ©sente – de loin – le plus gros poste d’importations pour la Chine. Le dĂ©fi technologique est immense, car le pays accuse selon les experts de cinq Ă  sept ans de retard sur les leaders du secteur (TSMC et Samsung).

Dans le mĂȘme temps, la Chine cherche aussi Ă  renforcer son indĂ©pendance dans le domaine Ă©nergĂ©tique, en investissant massivement dans les Ă©nergies renouvelables, afin de diminuer son exposition au charbon et au pĂ©trole, dont elle est le premier importateur mondial. La Chine vise ainsi 40 % d’énergies non fossiles dans son mix Ă©nergĂ©tique Ă  horizon 2030. Une maniĂšre d’afficher des ambitions Ă©cologiques pour le premier pollueur de la planĂšte.

La deuxiĂšme, c’est la remise en avant du concept de « ProspĂ©ritĂ© Commune »

Elle renvoie au narratif dĂ©veloppĂ© par Mao durant la pĂ©riode de collectivisation des terres dans les annĂ©es 1950. Alors que Deng Xiaoping assumait que certains puissent « devenir riches avant les autres », Xi Jinping dĂ©fend au contraire l’idĂ©e d’un « ajustement des revenus excessifs » et « encourage » les entreprises et les plus aisĂ©s Ă  reverser une partie de leur fortune Ă  des Ɠuvres caritatives, afin de « rendre davantage Ă  la sociĂ©té ».

Pour accompagner cette redistribution, une rĂ©forme de la taxation a Ă©tĂ© plusieurs fois avancĂ©e. Les pistes sont connues (instaurer un impĂŽt sur la fortune, sur les plus-values, les droits de succession, dĂ©velopper une taxe d’habitation). Mais elles seraient Ă©videmment socialement trĂšs impopulaires, notamment auprĂšs des classes les plus aisĂ©es. Du reste, Xi Jinping se mĂ©fie de l’État-providence et d’une protection sociale trop gĂ©nĂ©reuse. Pour « bien partager le gĂąteau au lieu de simplement chercher Ă  le rendre plus gros », deux voies royales : l’ardeur au travail et l’innovation. Pas de grandes politiques sociales donc, mais plutĂŽt un accent mis sur le dĂ©veloppement des services publics (santĂ©, Ă©ducation essentiellement).

Pour bien « partager le gĂąteau », la Chine est aussi trĂšs attachĂ©e au principe de concurrence, synonyme pour elle de protection des intĂ©rĂȘts des consommateurs en termes de prix et de qualitĂ©, et qui se fait suivant les secteurs entre entreprises d’État, privĂ©es ou parfois entre les deux. Ce principe est d’ailleurs rĂ©guliĂšrement mis en avant pour sanctionner les entreprises jugĂ©es en monopole.

La troisiÚme est un resserrement encore plus fort du pouvoir autour du Parti et de son dirigeant Xi Jinping.

Ce resserrement passe par diffĂ©rents canaux. Tout d’abord, une personnification accrue du pouvoir, Xi Jinping ne cachant plus sa volontĂ© de briguer un troisiĂšme, voire un quatriĂšme mandat de cinq ans en mars prochain. S’il semble assez improbable qu’il se maintienne Ă  la prĂ©sidence du pays jusqu’en 2049, date du centenaire de la RĂ©publique Populaire de Chine, son objectif est de marquer le Parti de son emprise en s’élevant au mĂȘme rang que Mao. C’est dans cet esprit que « la pensĂ©e de Xi Jinping » a Ă©tĂ© inscrite dans la charte du Parti Communiste, au mĂȘme niveau que celle de Mao. Dans cet esprit aussi, Xi a Ă©galement fait voter une « rĂ©solution pour l’histoire », la troisiĂšme seulement, afin de prĂ©parer le 20e CongrĂšs de 2022.

Mais le resserrement du pouvoir n’est pas que politique – mĂȘme si en Chine on y revient toujours – puisqu’il touche aussi les cercles Ă©conomiques. La place du Parti dans les entreprises privĂ©es a fortement augmentĂ© depuis les annĂ©es 2000, et il est obligatoire depuis 2018 pour les entreprises cotĂ©es d’accueillir une cellule du Parti. Les grands patrons sont aussi directement visĂ©s : l’ancien PDG de l’assureur Anbang, Wu Xiaohui, a Ă©tĂ© condamnĂ© en 2018 Ă  dix-huit ans de prison pour crimes financiers. Le fondateur de CEFC China Energy, Ye Jianming, a lui aussi Ă©tĂ© dĂ©tenu en 2018. Quant Ă  Jack Ma, le dirigeant d’Alibaba, il a purement et simplement disparu pendant plusieurs mois, aprĂšs avoir ouvertement critiquĂ© le systĂšme financier chinois et vu l’entrĂ©e en bourse d’Ant Group suspendue.

Conclusion : l’avenir de la croissance est-il toujours à l’Est ?

Une prise de conscience nécessaire

La crise du Covid-19 a probablement accĂ©lĂ©rĂ© la prise de conscience des autoritĂ©s chinoises et la nĂ©cessitĂ© de corriger certains dĂ©sĂ©quilibres devenus presque insoutenables, notamment en matiĂšre d’endettement. La crise n’est du reste pas terminĂ©e, la Chine ayant choisi de maintenir une stratĂ©gie de « ZĂ©ro Covid » dont le rapport coĂ»t/bĂ©nĂ©fice se dĂ©grade et devient source de tension. Les dĂ©sĂ©quilibres identifiĂ©s (secteur immobilier, investissements massifs) Ă©taient par ailleurs des sources traditionnelles de croissance qui doivent ĂȘtre remplacĂ©s et, si le diagnostic est le bon, les soutiens Ă  court terme Ă  l’activitĂ© ne sont pas encore tout Ă  fait identifiĂ©s. Le grand pari de Xi Jinping est dans tous les cas que les mesures prises permettent d’élargir suffisamment la classe moyenne pour alimenter le marchĂ© intĂ©rieur.

La nouvelle Chine du nouveau monde ?

Ces derniĂšres annĂ©es, la Chine avait rempli trois rĂŽles majeurs au niveau mondial : une source de dĂ©bouchĂ©s importante pour les pays producteurs de matiĂšres premiĂšres et de biens Ă  forte valeur ajoutĂ©e technologique, un fournisseur de biens Ă  valeur ajoutĂ©e faible ou moyenne pour le reste du monde, et bien sĂ»r un marchĂ© intĂ©rieur Ă  conquĂ©rir. Or, la Chine envoie depuis plus d’un an un message d’isolement, et son rĂŽle dans le commerce extĂ©rieur va donc nĂ©cessairement ĂȘtre amenĂ© Ă  changer, si la circulation duale se met vĂ©ritablement en place : la Chine va chercher Ă  limiter les importations de tout ce qu’elle ne peut produire elle-mĂȘme, et tenter de se positionner sur des marchĂ©s Ă  l’export avec plus de valeur ajoutĂ©e. L’évolution rapide de l’environnement rĂ©glementaire donne des indications claires sur les secteurs dans lesquels les investissements Ă©trangers seront encore acceptĂ©s : des secteurs non stratĂ©giques, dĂ©jĂ  concurrentiels, et peu susceptibles de dĂ©tenir des informations trop stratĂ©giques sur les consommateurs.

La prospérité pour seule alternative ?

Voici les contours de la Chine avec laquelle il faudra composer et travailler. Encore faut-il pour cela que les rĂ©sultats attendus en matiĂšre de dĂ©veloppement suivent et donc que la population croie Ă  ce destin et Ă  cette prospĂ©ritĂ© espĂ©rĂ©e, qui validerait dĂ©finitivement le statut de Xi Jinping au firmament du Parti. Toute autre issue l’exposerait au contraire, avec le risque de voir le contrat social se briser. Maintenant que le pari est pris, reste Ă  voir comment les jeux seront faits.

 

Mots-clĂ©s : Ă©conomie chinoise – prospĂ©ritĂ© commune – ralentissement chinois – pays socialiste moderne – Xi Jinping


[1] Global wealth report – Credit Suisse (credit-suisse.com)

Sophie Wieviorka