Un déplacement de valeur emblématique

En septembre 2020, Snowflake Inc. était introduit en bourse au NYSE. La valeur d’introduction de cette entreprise du numérique, vendant des logiciels d’analyse de données et créée en 2012 dans la Silicon Valley par deux Français, était 9 fois celle de la capitalisation boursière de Renault au même moment. Pourtant le chiffre d’affaire de Snowflake en 2019 ne représentait que 0,5 % du chiffre d’affaires de Renault.

Cet exemple est emblématique à double titre. D’une part, une entreprise du logiciel ayant 8 ans d’existence, relativement peu connue hors des spécialistes, est valorisée par les marchés et dispose d’un potentiel de croissance très largement supérieur à celui d’un constructeur automobile ayant 120 ans d’existence. D’autre part, alors que ses fondateurs sont Français, cette entreprise est créée, développée et introduite en bourse aux États-Unis.

Cet exemple illustre la prééminence économique du numérique au XXIe siècle et le décrochage de l’Europe de ce champ économique. A force de jouer sur les mots entre informatique, numérique et « digital », peut-être a-t-on perdu de vue l’essentiel : l’impact transformationnel de l’informatique. Or cet impact est sans doute, avec la crise environnementale, l’un des grands enjeux industriels et politiques auxquels nous sommes confrontés en Europe.

Un émergence fulgurante

Le XXIe siècle est le siècle de l’informatique et plus particulièrement celui du logiciel : la valeur économique y a été massivement déplacée en quelques années. De manière macroscopique, si l’on observe les 10 plus grosses capitalisations boursières mondiales[1], 7 sont des entreprises d’informatique et de logiciel, voire 9 si on inclut Tesla et Taiwan Semiconductor dont la valeur provient en pratique de là. Seules deux existaient il y a 25 ans (Microsoft et Apple). Aucune n’est européenne. L’ensemble du CAC 40 (1 820Mds € le 14 janvier 2021) pèse 20 % de moins que la première seule.

La puissance d’innovation rapide de l’informatique s’explique par la loi de Moore, une loi empirique simple, vérifiée sans discontinuer depuis 40 ans. L’énoncé le plus usuel stipule le doublement de la capacité informatique (calcul et stockage) tous les 18 mois à coût constant. Ainsi sur 40 ans, les capacités de l’informatique à coût constant ont été multipliées par 100 millions : ainsi, nous avons tous dans la poche pour quelques centaines d’euros un ordinateur-téléphone plus puissant que l’ensemble des ordinateurs qui ont servi à envoyer des hommes sur la Lune.

Jamais aucune autre technologie n’a connu, même de loin, une augmentation similaire de ses capacités, a fortiori dans un temps aussi court. Les transports ont vu leur capacité augmenter d’un facteur 2 000 depuis le XIXe siècle : entre la marche humaine et l’avion le plus rapide la vitesse a été multipliée par 2 200, entre un gros camion (45 tonnes) et un homme la capacité de charge a été multipliée par 1 800. La révolution des transports a bouleversé nos modes de vie : pourtant l’augmentation de capacité des transports depuis 200 ans est 50 000 fois plus faible que l’augmentation des capacités informatiques depuis 40 ans. Si la loi de Moore s’appliquait aux véhicules, dans 35 ans nous nous déplacerions à la vitesse de la lumière, si tant est que cela ait un jour un sens…

C’est aussi la loi de Moore qui a entrainé l’explosion de la fameuse « intelligence artificielle ». Les mathématiques, algorithmes et concepts essentiels (dits « réseaux de neurones ») existaient il y a 30 ans : mais il s’agit d’une classe d’approches algorithmiques très gourmande en calcul. Faute de puissance informatique suffisante, la profondeur de ces « réseaux de neurones » et donc leur capacité d’apprentissage (learning) était faible, aboutissant à des résultats limités. En 30 ans, la puissance a été multipliée par 500, modifiant radicalement les possibilités de calcul : l’apprentissage devient « profond » (deep learning) et les résultats sont spectaculaires… L’émergence de l’IA, ce n’est ni de la magie ni de l’intelligence : c’est de la puissance informatique brute utilisée pour des algorithmes qui fonctionnent bien. La révolution n’est donc pas tant conceptuelle qu’informatique. La conséquence importante directe en termes de politique industrielle et de recherche est qu’il n’existe aucune stratégie d’IA, aucun pays leader de l’IA, sans la maitrise des clouds qui fournissent la puissance de calcul et de stockage nécessaire.

Des bouleversements pour toutes les industries

Les impacts sur l’économie et l’industrie sont très concrets : l’informatique est partout. Une voiture moderne, c’est avant tout un ordinateur avec des roues, à l’instar des Tesla dont la puissance moteur est augmentée sans modification physique, par une simple mise à jour logicielle[2]. Depuis 20 ans, les systèmes de freinage sont contrôlés par du logiciel (ABS), de nombreux véhicules embarquent des logiciels de correction de trajectoire. Pour l’avenir, une voiture autonome c’est de l’intelligence artificielle, c’est-à-dire 100 % du logiciel. Ce qui explique d’ailleurs que les grands conflits de propriété intellectuelle portent désormais sur l’équipement informatique et le logiciel embarqué, entre Daimler et Nokia par exemple (dont un conflit à 7 Mds € sur Mercedes[3]), mais aussi avec Huawei ou Sharp. Même le dieselgate, l’immense fraude aux émissions de CO2 du groupe Volkswagen, s’appuie entièrement sur la détection logicielle des tests d’émission[4].

Désormais, sans informatique il n’y a plus ni usine, ni voiture, ni avion, ni tracteur, ni communication, ni photo, ni banque, ni marché, ni eau, ni électricité, ni machine à laver, etc. Mais il ne s’agit pas seulement d’automatiser ou d’embarquer un peu d’intelligence et d’automatisation : il s’agit aussi d’un changement radical dans les modes de production. Dans bien des industries, les algorithmes des logiciels permettent de changer la manière de fabriquer des biens physiques : des usinages haut de gamme de pièces mécaniques sont remplacés par des usinages de moindre qualité mais compensés par du contrôle logiciel en temps réel, bien moins cher. Nous pouvons fabriquer moins bien mais moins cher parce que la puissance de calcul permet à des logiciels de compenser la moindre qualité physique.

Il n’y a plus aucun sens à évoquer une stratégie industrielle sans l’inscrire comme un sous-ensemble d’une stratégie informatique ou numérique : ni pour la plupart des entreprises, ni a fortiori pour un pays. « Software is eating the world »[5] résumait il y a 10 ans Marc Andreessen, entrepreneur et investisseur visionnaire de la Silicon Valley.

De nouvelles constructions politiques ?

Dans ce contexte, certains acteurs du logiciel, les plateformes (Big Techs, GAFA, …) ont un modèle économique qui crée des effets de concentration forts, et en font des acteurs surpuissants, dont la puissance dépasse parfois celle des États. Ainsi Amazon a un budget de R&D[6] équivalent à l’ensemble du budget de la France alloué à la recherche publique, qui agrège recherche scientifique et enseignement supérieur[7]. Progressivement ces acteurs établissent de nouvelles normes, devenant des objets politiques. Facebook censure des contenus avec son propre tribunal interne, essaie de créer une monnaie et s’oppose à des décisions de la Cour de Justice de l’Union Européenne sur la protection de nos données personnelles[8]. Uber ou Deliveroo questionnent directement nos lois sociales. Quand le PDG de Microsoft, Satya Nadella, appelle à un référendum mondial sur le capitalisme[9], il sort d’une position de dirigeant d’entreprise pour prendre une posture d’acteur de la politique mondiale.

Aux plateformes américaines, il convient d’ajouter les plateformes chinoises (BATX), telles que Tencent (WeChat) ou Alibaba. La plupart s’étendent progressivement hors de Chine, notamment en Asie, et sont moins connues en Europe que les fameux GAFAM. Mais ByteDance (TikTok) par exemple, compte 1 milliard d’utilisateurs, dont 10 % de la population française, surtout des enfants et des adolescents.

Les cas, les puissances et les intentions sont variés mais on peut difficilement faire l’impasse sur les enjeux, qui sont de nature politique au sens où ils définissent le monde de demain.

Or quel est ce monde promis ? C’est d’abord un monde où le fichage et le profilage psycho-social sont opérés de manière très précise et individualisée par les plateformes sur tous leurs utilisateurs. Des chercheurs de Mozilla ont montré que deux semaines d’historique de navigation internet permettent d’identifier personnellement un internaute anonyme dans 99 % des cas[10]. C’est pourquoi tous les sites, ou presque, sont truffés de trackers qui transmettent en permanence chaque nouveau site visité à plusieurs plateformes : leur modèle économique de publicité ciblée repose largement sur leur capacité à nous dés-anonymiser. Les phénomènes de bulles de filtres qui en découlent donnent lieu à de nombreuses manipulations politiques, comme il a été maintes fois dénoncé[11] ou illustré à l’instar du scandale Cambridge Analytica[12].

Ce monde, c’est aussi celui d’un transfert de pouvoir du politique vers le technologique. Lorsque des plateformes comme Twitter ou Facebook bloquent leur accès au président américain, elles portent un jugement sur la pertinence voire la légitimité de ses propos[13]. Or dans une démocratie, ce rôle est dévolu aux institutions, dont le suffrage populaire, de manière souveraine et inaliénable. Quelle que soit l’intention, c’est une substitution de la loi par la technologie que Lawrence Lessig, professeur à la Harvard Law School, avait décrite dès 2000[14], et désignée comme une mise en danger des fondements de la démocratie. On peut se demander si l’on ne fait pas ici face à une dérive que l’on peut qualifier de « proto fasciste », au sens d’une confiscation privée et de fait arbitraire du pouvoir.

Dans le monde qui se dessine, celui qui contrôle les serveurs informatiques contrôle l’information et à qui elle est fournie, mais aussi l’expression publique, y compris pour les dirigeants politiques.

L’enjeu de souveraineté de l’Europe

Le problème très inquiétant pour nous, Européens, est qu’aucune plateforme majeure n’est européenne. Ces plateformes sont à même de se substituer aux institutions, mais en pratique leur contrôle légal et politique nous échappe entièrement : in fine ces entreprises et leurs dirigeants dépendent de la loi US[15] ou chinoise[16]. Étant un nain dans l’industrie logicielle, l’Europe n’a aucun contrôle, ni aucune réelle possibilité de contrôle, à ce jour. Si demain Facebook coupe les comptes du Président de la République Française ou de la Présidente de la Commission Européenne, ce sera ainsi et nous n’aurons pas de levier. Notre dépendance technologique est immense et rien n’est encore en place pour la réduire : le risque est que celle-ci ne se transforme rapidement en une dépendance politique, où nous perdons le contrôle des frontières de notre liberté d’expression, et donc de notre régime politique. À ce titre, on peut difficilement ignorer que les intentions affichées par certains hérauts des plateformes vont jusqu’à la volonté de détruire les régimes démocratiques grâce à la technologie (Peter Thiel[17], conseiller de Trump, fondateur de Palantir[18] et Paypal, membre du conseil d’administration de Facebook[19]).

Cependant, l’enjeu de souveraineté ne se limite pas aux plateformes grand public. Il faut également regarder et s’intéresser à ce qui se dessine sur les données des entreprises. Ainsi récemment un grand constructeur automobile allemand signait un accord stratégique avec un cloud chinois[20]. Le même constructeur annonçait un peu avant créer un carnet de maintenance numérique des véhicules en utilisant une plateforme chinoise de traçabilité[21] pour relier tous ses fournisseurs au sein de ses filières. Cela rend possible et simple le tracking par les autorités chinoises des clients européens de ce constructeur autant que l’intelligence économique sur ce constructeur européen et toutes ses filières. Plus grave encore, que se passera-t-il en cas de conflit commercial similaire à ce qui se passe actuellement avec l’Australie[22] : les autorités chinoises décideront-elles d’éteindre le logiciel pour bloquer tout le fonctionnement de la filière ? Au-delà du constructeur, c’est toute la filière et tous les clients qui passent sous contrôle de fait.

De même lorsqu’une filière française, automobile, agroalimentaire ou autre, s’en remet à une plateforme américaine pour gérer ou tracer ses flux, quel serait l’impact de la décision des autorités américaines d’« aider » un concurrent américain ? Sans doute un blocage complet, soit une situation encore plus compliquée que celle de BNP Paribas ou de Alstom il y a quelques années, et à l’échelle de toute une filière. Plus largement, le même genre de question se pose avec nos données de santé à travers le fameux Health Data Hub français, dont les velléités de le confier à un grand cloud américain sont fortes[23][24], ou nos données de transport SNCF ou RATP[25].

Faute d’avoir su construire une puissance informatique et logicielle autonome, l’Europe devient le champ de bataille de ce que Thierry Breton appelle la « guerre des données industrielles »[26].

Les régulations permettent de freiner les plateformes, de ralentir leur prise de pouvoir, mais pas d’inverser la tendance. D’abord parce qu’au final celui qui a la main sur les serveurs a raison et s’impose : c’est ce qu’a compris la Chine il y a 20 ans. Ensuite, parce que les immenses moyens des plateformes leur permettent une grande proactivité dans le lobbying[27] et l’influence[28], notamment en Europe. Finalement, à quoi cela servira-t-il de réguler les BigTechs américaines ou chinoises si on ne construit pas d’alternative européenne ? A rien, et il faut donc mener les deux de front.

Que faire ?

Après la deuxième guerre mondiale, nous avons su être volontaristes en France et en Europe pour construire Airbus et notre industrie aéronautique, aussi bien que pour construire notre sécurité énergétique. Nous savons construire : la question est de savoir si nous « voulons » construire notre sécurité numérique, compte tenu de ses enjeux. Pour construire, il ne s’agit ni de subvention ni d’aide : le levier nécessaire et vertueux est celui de l’activité économique. Sur la partie infrastructure cloud, il y a des ETI européennes : en France OVH, 3DS Outscale ou Scaleway. Pour être responsables et créer des leaders mondiaux comparables aux acteurs américains ou chinois, tous les projets publics devraient utiliser ces infrastructures. En revanche, le tissu du logiciel est constitué massivement de PME : or sans logiciel, il n’y a pas de souveraineté numérique, donc développer ce tissu est critique. Concrètement 50 % des dépenses informatiques des administrations et des entreprises publiques devraient être réservés à des entreprises européennes au sens communautaire dont 25 % devraient être affectés aux logiciels de PME européennes, dans l’esprit d’un Small Business Act dont l’Europe manque cruellement. C’est ce que préconise le collectif playfrance.digital[29], lancé en avril 2020, et qui regroupe 500 entrepreneurs du numérique. Les grandes entreprises et ETI européennes ne pourront que suivre cet exemple : développer le logiciel européen est la condition sine qua non de la réindustrialisation de l’Europe, qui est à mener en commun. Finalement il s’agit pour l’Etat, les administrations, les entreprises publiques et privées de simplement faire confiance aux acteurs français et européens de l’infrastructure et du logiciel.

Reprendre le contrôle est possible : la Chine l’a fait en passant en 20 ans du moyen-âge numérique au leadership ; il faut commencer par sortir des rengaines « défaitistes ». La Chine a même su faire plier Amazon comme Apple, en les forçant à vendre leurs infrastructures en Chine[30] : ce modèle de contrainte n’est pas le nôtre, mais tout est réellement possible et dépend de la bonne appréhension des enjeux stratégiques.

Il s’agit finalement de nous donner collectivement les moyens de construire un pan majeur de l’autonomie de l’Europe pour le XXIe siècle : un magnifique enjeu !

 

Mots-clés : numérique –  industrie – souveraineté – Europe – plateforme informatique

Cet article a été initialement publié le 28 janvier 2021.


[1] Au 28 décembre 2020 : https://www.tradingsat.com/actualites/marches-financiers/le-top-100-des-plus-grosses-capitalisations-boursieres-mondiales-946525.html

[2] https://electrek.co/2019/10/24/tesla-increase-vehicle-power-range-software-update/

[3] https://www.lesnumeriques.com/voiture/nokia-autorise-a-bloquer-les-ventes-de-vehicules-mercedes-en-allemagne-n153523.html

[4] https://www.autocar.co.uk/car-news/industry/vw-emissions-scandal-how-volkswagens-defeat-device-works

[5] https://a16z.com/2011/08/20/why-software-is-eating-the-world/

[6] https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_companies_by_research_and_development_spending

[7] https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-sciences/le-journal-des-sciences-du-jeudi-03-octobre-2019

[8] https://www.usine-digitale.fr/article/facebook-attaque-la-decision-lui-interdisant-de-transferer-des-donnees-entre-l-ue-et-les-etats-unis.N1002399

[9] https://www.usine-digitale.fr/editorial/le-ceo-de-microsoft-satya-nadella-appelle-a-un-referendum-sur-le-capitalisme.N1020244

[10] https://www.01net.com/actualites/des-chercheurs-de-mozilla-viennent-de-prouver-que-votre-historique-de-navigation-suffit-a-vous-identifier-1970500.html

[11] https://www.buzzfeednews.com/article/craigsilverman/facebook-ignore-political-manipulation-whistleblower-memo

[12] https://techcrunch.com/2020/10/06/cambridge-analytica-sought-to-use-facebook-data-to-predict-partisanship-for-voter-targeting-uk-investigation-confirms/

[13] https://www.franceculture.fr/numerique/twitter-et-facebook-prennent-des-mesures-inedites-contre-donald-trump-apres-les-violences-du

[14] https://harvardmagazine.com/2000/01/code-is-law-html

[15] https://www.theverge.com/platform/amp/2020/9/9/21429635/amazon-keith-alexander-board-of-directors-nsa-cyber-command

[16] https://www.franceinter.fr/emissions/un-jour-dans-le-monde/un-jour-dans-le-monde-11-janvier-2021

[17] https://usbeketrica.com/fr/article/peter-thiel-l-homme-qui-voulait-achever-la-democratie

[18] https://www.businessinsider.com/emails-peter-thiel-palantir-facebook-cambridge-analytica-2018-3?IR=T

[19] https://www.theguardian.com/technology/2020/jul/05/facebook-is-out-of-control-if-it-were-a-country-it-would-be-north-korea

[20] https://www.businesswire.com/news/home/20201026005438/en/BMW-and-Alibaba-Sign-a-MoU-for-Strategic-Partnership-Promoting-Digital-Transformation-Across-Businesses

[21] https://cryptonaute.fr/bmw-veut-conserver-la-vie-de-ses-voitures-sur-la-blockchain-vechain/

[22] https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/la-guerre-commerciale-fait-rage-entre-la-chine-et-laustralie-1274604

[23] https://www.usine-digitale.fr/article/microsoft-doit-se-retirer-du-health-data-hub-d-apres-la-cnil.N1014634

[24] https://www.channelnews.fr/100122-100122

[25] https://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/transports/ratp-sncf-et-si-les-gafam-financaient-les-transports-en-commun-07-01-2021-8417789.php

[26] https://www.lesechos.fr/tech-medias/intelligence-artificielle/thierry-breton-la-guerre-des-donnees-industrielles-debute-maintenant-et-leurope-sera-son-principal-champ-de-bataille-1172285

[27] https://promarket.org/2020/09/28/difference-between-research-academic-lobbying-hidden-funding/#_ftnref3

[28] https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/regulation-le-patron-de-google-presente-ses-excuses-a-thierry-breton-1265034

[29] http://playfrance.digital

[30] https://www.lebigdata.fr/aws-infrastructures-chine-1511

Matthieu Hug