L’ENSAE Alumni et la Chaire Innovation et RĂ©gulation des Services NumĂ©riques de l’Ecole Polytechnique-Telecom Paris Tech- Orange ont dĂ©cidĂ© conjointement de proposer un Colloque sur l’Intelligence Artificielle. Ce colloque a eu lieu le 15 mars 2018, dans les locaux du CNAM, dans la lignĂ©e du premier colloque de 2015 sur le thĂšme « Individu, donnĂ©es et sociĂ©tĂ© connectĂ©e : opportunitĂ©s, risques et confiance ». 140 personnes ont assistĂ© Ă  cette matinĂ©e.

Le ComitĂ© d’Organisation conjoint Alumni – Chaire Ă©tait composĂ© d’Anne Gayet, Philippe Chantepie, Lionel Janin, Philippe Tassi, et a travaillĂ© en parfaite harmonie.

Les intervenants et le programme des communications était le suivant :

Introduction par Arthur Renaud, président des Alumni ENSAE, et Philippe Chantepie, représentant de la Chaire Innovation et régulation des Services Numériques

Une brĂšve histoire de l’Intelligence Artificielle, Gilbert SAPORTA, professeur Ă©mĂ©rite, Conservatoire National des Arts et MĂ©tiers

Les évolutions mathématiques de la Science des Données, Marco CUTURI, professeur, ENSAE-CREST

L’IA et l’emploi, Nicolas LE RU, DĂ©partement Travail, Emploi, CompĂ©tences, France StratĂ©gie

Les objets connectés vocaux et robots sociaux pour la santé, Laurence DEVILLERS, professeure, Paris-Sorbonne et LIMSI/CNRS

IA et transports, Guillaume DEVAUCHELLE, Directeur de l’Innovation, Valeo, Vanessa PICRON, Directrice Driving Assistance Research, Valeo

La dĂ©fense, JĂ©rĂŽme LEMAIRE, IngĂ©nieur en Chef de l’Armement, ChargĂ© de mission « intĂ©gration numĂ©rique, intelligence artificielle », Direction GĂ©nĂ©rale de l’Armement

La gouvernementalitĂ© algorithmique, Antoinette ROUVROY, Fonds de la Recherche Scientifique (FRS), Centre de Recherche en Information, droit et SociĂ©tĂ© (CRIDS) de l’UniversitĂ© de Namur, membre du ComitĂ© pour la Prospective de la CNIL

SynthÚse par Lionel JANIN, expert numérique, France Stratégie

ClÎture par Philippe CUNEO, Directeur Général du GENES

Au cours des semaines qui viennent, les interventions du Colloque seront prĂ©sentĂ©es, mises en forme d’articles, dans Variances.eu. Nous espĂ©rons que vous aurez du plaisir Ă  en prendre connaissance, et entrer dans ce sujet de pleine actualitĂ© qu’est l’Intelligence Artificielle, comme le prouvent les rapports « Anticiper les impacts Ă©conomiques et sociaux de l’Intelligence Artificielle » de France StratĂ©gie et du Conseil National du NumĂ©rique, publiĂ© le 22 mars 2017, « Pour une intelligence artificielle maĂźtrisĂ©e, utile et dĂ©mystifiĂ©e » de l’OPECST, Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, publiĂ© le 29 mars 2017, et « Donner du sens Ă  l’Intelligence Artificielle » de CĂ©dric Villani, remis le 28 mars 2018.

Allocutions de bienvenue

Arthur RENAUD

Président des ENSAE Alumni

Chers membres de la Chaire Polytechnique-TĂ©lĂ©com-Orange, et chers anciens Ă©lĂšves de l’ENSAE, bonjour. C’est un honneur pour moi d’ouvrir ce colloque en tant que prĂ©sident des anciens Ă©lĂšves de l’ENSAE et avec la Chaire de Polytechnique TĂ©lĂ©com et Orange. Je veux tout d’abord remercier le Conservatoire National des Arts et MĂ©tiers et en particulier son administrateur gĂ©nĂ©ral, Olivier Faron, d’avoir bien voulu nous accueillir dans ce bel amphithĂ©Ăątre.

Ce mĂȘme amphithĂ©Ăątre nous avait d’ailleurs accueillis il y a dĂ©jĂ  trois ans quand ENSAE Alumni organisait son premier colloque dont le titre Ă©tait : « Individu, donnĂ©es et sociĂ©tĂ© connectĂ©e, opportunitĂ©s, risques et confiance ». Vous constatez qu’en termes de rĂ©duction de titre, nous nous sommes amĂ©liorĂ©s. Ce premier colloque sur la data Ă©tait une prĂ©figuration de celui d’aujourd’hui. Et dans la continuitĂ©, je pense que cela sera bien dĂ©montrĂ© par nos intervenants aujourd’hui.

Je remercie nos partenaires, en particulier Ernst & Young et MĂ©diamĂ©trie qui ont permis la rĂ©alisation du colloque de ce jour. C’est avant tout une belle histoire associative qui est Ă  l’origine de ce colloque. Au fil des discussions informelles autour de projets sur l’Intelligence Artificielle menĂ©s, d’un cĂŽtĂ©, par la chaire X-TĂ©lĂ©com-Orange, de l’autre par ENSAE Alumni, les idĂ©es ont finalement convergĂ© pour donner lieu Ă  une prise de parole commune plutĂŽt que concurrente.

C’est un esprit d’harmonie qui a prĂ©sidĂ© Ă  l’organisation de ce colloque. En tant que prĂ©sident d’une association d’anciens Ă©lĂšves et d’ingĂ©nieurs, j’espĂšre vraiment que c’est cet esprit d’harmonie qui va prĂ©figurer la construction Ă  Saclay du nouvel ensemble qui va se crĂ©er autour de Polytechnique et de ses Ă©coles d’application.

Les anciens Ă©lĂšves d’écoles d’ingĂ©nieurs françaises ne se refont pas. C’est d’abord avec un angle rĂ©solument technique que nous voulions prĂ©senter ce colloque aujourd’hui, puis avec un esprit gĂ©nĂ©raliste et transversal. Les intervenants prestigieux qui interviennent aujourd’hui feront la genĂšse de l’Intelligence Artificielle et ouvriront des champs d’application trĂšs concrets.

L’Intelligence Artificielle : fiction ou actions ? La question est rhĂ©torique et volontiers provocatrice. S’il me semble, Ă  titre personnel, que beaucoup des fantasmes autour de l’Intelligence Artificielle continueront Ă  appartenir Ă  la science-fiction pour des annĂ©es encore, est quand mĂȘme venu aujourd’hui le temps de l’action. C’est ce que vont prouver nos diffĂ©rents intervenants. Et c’était vraiment le but du comitĂ© d’organisation du colloque aujourd’hui.

La mission conduite par CĂ©dric Villani achĂšve d’ancrer ce dĂ©bat et ce colloque dans une actualitĂ© brĂ»lante. Mesdames et Messieurs, je vous souhaite la bienvenue Ă  ce colloque. Merci beaucoup.

Philippe CHANTEPIE

Chercheur associé, Chaire IRSN

Je ne peux que me fĂ©liciter de ce Colloque au nom de la Chaire d’innovation et de rĂ©gulation des services numĂ©riques, une chaire dont je vais dire quelques mots. Elle associe Ă  la fois l’Ecole polytechnique, TĂ©lĂ©com Paris Tech et elle a le soutien d’Orange, et s’est spĂ©cialisĂ©e sur l’économie numĂ©rique. Chaire existant depuis 2016, elle a eu l’honneur d’ĂȘtre inaugurĂ©e par Joseph Stiglitz, prix Nobel d’Economie en 2001. Elle reçoit annuellement un professeur invitĂ©. Cette annĂ©e, c’était Christine Zulehner, de l’UniversitĂ© de Vienne. Je dois mentionner Ă©galement Tommasso Valletti, chief economist Ă  la direction gĂ©nĂ©rale de la Concurrence de la Commission EuropĂ©enne, ou DG Concurrence, Paul Davies, de l’UniversitĂ© de l’Arizona, premier professeur invitĂ©.

Chaque annĂ©e, un professeur invitĂ© travaille sur la question de la rĂ©gulation et l’économie des tĂ©lĂ©communications, ou plus largement sur les enjeux numĂ©riques. Cette Chaire a des travaux de recherche, doctoraux, une Ă©cole d’étĂ© rĂ©gulĂ©e sur l’économie des tĂ©lĂ©communications, et un Master sur les industries de rĂ©seau et numĂ©rique avec Centrale-SupĂ©lec et Paris Dauphine, le tout avec une volontĂ© fĂ©dĂ©ratrice Ă  la fois des acteurs acadĂ©miques et des acteurs industriels.

C’est la raison pour laquelle la Chaire organise rĂ©guliĂšrement des colloques plus ouverts en direction des chercheurs, souvent en association aussi avec des revues scientifiques pour lancer des appels Ă  projets d’articles. Personnellement, je travaille sur des confĂ©rences thĂ©matiques, autant que possible, prospectives. Ainsi, dans les annĂ©es rĂ©centes, nous avons abordĂ© l’économie des plates-formes et leur rĂ©gulation, notamment en incitant les autoritĂ©s de rĂ©gulation Ă  travailler ensemble. Je crois mĂȘme que, bien que se connaissant, c’est la premiĂšre fois qu’elles Ă©taient toutes rĂ©unies et parlaient ensemble de ce sujet.

C’est le mĂȘme Ă©tat d’esprit qui prĂ©vaut pour ce Colloque. Nous avons vite dĂ©couvert, Philippe Tassi et moi, qu’il y avait un sujet d’actualitĂ©, l’Intelligence Artificielle, qui supposait Ă  la fois des points de vue trĂšs industriels et des applications, les actions Ă©voquĂ©es dans le titre, mais aussi une rĂ©flexion peut-ĂȘtre plus large sur des aspects philosophiques, juridiques, Ă©conomiques, d’oĂč l’intĂ©rĂȘt, dans une mĂȘme matinĂ©e, de cette double entrĂ©e, Ă  la fois des actions venant d’acteurs industriels, et des rĂ©flexions, intĂ©grant ce terme « fiction ». Pas seulement parce qu’il est beaucoup question de mythe autour de l’Intelligence Artificielle, mais parce que, concernant des enjeux d’innovation, avec des applications industrielles, la mise en rĂ©cit et la capacitĂ© Ă  fictionner l’arrivĂ©e d’un bouleversement technologique paraissent toujours trĂšs importantes. Donc il y a lĂ  sans doute un dialogue, une dialectique Ă  louer. Merci Ă  tous les organisateurs et au CNAM de nous accueillir.

Philippe Tassi