Aide-toi et le ciel t’aidera !
Jean de la Fontaine

 

Dans la première partie de cet article, via l’analyse de la différence d’approches entre prévision et prospective, nous avons mis en évidence deux perceptions contrastées de l’avenir. La première repose sur le déterminisme : le futur existe déjà à l’état latent, il est dissimulé dans les caches du passé et du présent, il ne nous reste qu’à l’y découvrir grâce aux méthodes de prévision. La seconde perception se fonde sur le libre arbitre : demain n’est pas écrit à l’encre d’hier, demeure à inventer et sera ce que nous voudrons bien en faire, grâce à la démarche pré-visionnaire de la prospective ! Dans cette seconde partie, nous revenons sur la dialectique entre déterminisme et libre arbitre, en examinant comment l’adhésion à l’un ou l’autre de ces deux schémas de pensée induit des mécanismes de prise de décision de natures radicalement différentes.

Il existe deux attitudes face à l’action. L’attitude de la « résolution de problème » (problem solving) consiste à considérer que la meilleure décision à prendre dans un contexte donné est la solution d’un problème : celui-ci étant posé, l’action optimale s’en déduit par la force du raisonnement logique qui, en quelque sorte, la détermine. L’attitude du « baiser au crapaud » (frog kissing), quant à elle, consiste à considérer une décision comme le moyen d’accomplir une volonté, de réaliser un désir, de susciter la réussite, à la manière dont une princesse de conte de fées embrasse un crapaud avec résolution pour faire naître son prince : une fois le vœu formé, l’action en découle alors comme une évidence, et non comme le fruit d’une délibération rationnelle.

Le paradoxe de Newcomb

L’opposition entre la « résolution de problème » et le « baiser au crapaud » transparaît de manière saisissante dans le paradoxe de Newcomb, ainsi nommé en référence au physicien théoricien William Newcomb de l’université de Californie et qui fut pour la première fois analysé par le professeur de sociologie de l’université de Harvard, Robert Nozick[1] (vraisemblablement le véritable auteur du paradoxe !), avant d’être popularisé en France par le philosophe Jean-Pierre Dupuy[2].

Vous pénétrez l’antre d’un devin, réputé infaillible. Il vous montre deux boîtes A et B et vous invite à prendre, soit la boîte A toute seule, soit les deux boîtes A et B. La boîte B est transparente et contient un billet de 1000 $, bien visible. La boîte A est opaque et le devin vous informe que : ou bien il y a déposé 1 000 000 $ si, dans sa préscience, il a vu que vous n’alliez pas emporter la boîte B ; ou bien rien du tout, s’il a vu que vous alliez emporter la boîte B en sus de la boîte A. Le contenu de la boîte-mystère A a été choisi par le devin avant votre arrivée et il ne peut plus désormais être changé. Alors que décidez-vous ? Prenez-vous la boîte A seulement… ou les deux boîtes A et B ? Êtes-vous un « mono-puxiste[3] » ou un « bi-puxiste » ?

Le décideur rationnel « classique » s’affirme comme délibérément bi-puxiste. La logique de son raisonnement est la suivante. « Puisque le contenu de la boîte A est inaltérable, car le devin n’est après tout qu’un devin et pas un magicien, alors quel que soit ce contenu, zéro ou un million, encaisser un supplément de mille en emportant également la boîte B est de toute manière avantageux. Autrement dit, la stratégie bi-puxiste domine la stratégie mono-puxiste, en toute éventualité. En outre, le devin étant tout aussi infaillible que je suis rationnel, il aura nécessairement anticipé mon raisonnement ; la boîte A est donc vide, seul état cohérent avec mon choix d’emporter A et B. Cet argument achève de me convaincre qu’il est préférable de partir avec 1000 $ en prenant les deux boîtes, plutôt que bredouille en ne prenant que la boîte A ! Et, si par miracle, mais n’y comptons pas trop, le devin s’est trompé sur mes intentions, alors j’obtiendrai un million et mille dollars, le jackpot ! ».

Notre parangon de rationalité s’empare donc des deux boîtes, se dit à lui-même avec satisfaction qu’il a « résolu le problème », qu’il sait désormais tout du passé, du présent et du futur de cette affaire. Il ouvre la boîte mystère, pour un simple contrôle de routine, constate sans surprise qu’elle est vide, conformément à son analyse, et il poursuit sa route heureux, persuadé qu’il a agi au mieux et non mécontent d’avoir déjoué la rhétorique fallacieuse du devin, qui aurait pu faire croire à plus naïf que lui la possibilité de gagner un million !

Un décideur plus audacieux que rationnel, porté quant à lui par un élan de « création d’avenir », autrement dit d’auto-transcendance, se conduit sans la moindre hésitation en mono-puxiste. Pour ce décideur au caractère bien trempé, la situation est on ne peut plus claire et elle n’exige aucune réflexion. Il se contente de la seule boîte A et emporte avec elle un million de dollars… puisque le devin, infaillible, a pré-su son geste courageux. Ce résultat n’est-il pas incontestablement plus favorable que partir avec la modeste somme de mille dollars, après s’être jeté sur les deux boîtes avec avidité ? Mieux vaut se comporter en gagneur qu’en gagne-petit, se dit notre homme valeureux ! Une princesse se pose-t-elle la question de savoir si elle doit, ou non, essuyer la bave du crapaud avant de l’embrasser ? Elle l’embrasse d’emblée et son prince se lève !

En incarnant le devin de Newcomb devant un groupe test, par exemple constitué d’étudiants en économie, on constate expérimentalement que le groupe se partage, à parts à peu près égales, entre mono-puxistes et bi-puxistes. Chacun des deux clans est convaincu que l’autre agit déraisonnablement : les bi-puxistes accusent les mono-buxistes de céder à la pensée magique tandis que les mono-puxistes taxent les bi-puxistes d’une phobie pathologique du gain ! À quoi est due cette guerre des clans, quel est le ressort profond du paradoxe ?

Un étrange jeu stratégique

Pour un théoricien des jeux[4], le paradoxe de Newcomb constitue un jeu stratégique à deux joueurs, opposant le décideur au devin. Le devin possède deux stratégies, « zéro » ou « 1 million » et le décideur, deux stratégies également, « A seule » ou « A et B ». Le jeu n’est toutefois pas « standard ». En effet, les stratégies de l’un et l’autre joueurs ne sont pas indépendantes entre elles, celles du devin étant « rétro-causalement » asservies à celles du décideur : jouer « zéro » si le décideur joue « A et B » et jouer « 1 million » si le décideur joue « A seule ». Du fait de ce couplage stratégique, le jeu n’admet que deux issues, c’est-à-dire deux paires de stratégies compatibles : l’issue mono-puxiste où le devin joue « 1 million » et le décideur « A seule » et l’issue bi-puxiste, où le devin joue « zéro » et le décideur « A et B ». Chacune de ces issues constitue un « équilibre d’anticipations rationnelles », en ce sens que la stratégie effectivement adoptée par chacun des joueurs y coïncide avec la croyance que ce joueur se forge a priori quant à la stratégie adoptée par l’autre. Vérifions-le.

Dans l’équilibre mono-puxiste, la stratégie du décideur, consistant à prendre la seule boîte A, est cohérente avec sa croyance que le devin y a, « de ce fait », placé 1 million. De même, dans l’équilibre bi-puxiste, la stratégie consistant à prendre les deux boîtes A et B est cohérente avec la croyance que, « de ce fait », la boîte A ne contient rien. Quant au devin, doué de préscience, sa stratégie est dans les deux cas structurellement cohérente avec sa croyance sur la stratégie de son protagoniste. Du point de vue de la théorie des jeux, les deux équilibres ont ainsi des « statuts » équivalents… mais des résultats très différents. Comment le comportement du décideur mène-t-il vers l’un plutôt que l’autre ?

Le décideur classique, aveuglé par son abus de rationalité et obnubilé par l’imparable inégalité mathématique A + 1000 > A, se trouve piégé dans « l’équilibre pauvre » à deux boîtes. Le décideur auto-transcendant refuse de se soumettre à cette triste perspective. Il exerce sa liberté de choisir « l’équilibre riche » à une seule boîte, une liberté à laquelle l’invite sans restriction la règle énoncée par le devin. Une règle que refuse pourtant d’entendre le décideur classique, s’enfermant à dessein dans l’équilibre pauvre, qu’il s’acharne à « rationaliser » à la perfection, au point d’omettre qu’il n’aurait qu’un seul petit geste à faire pour ôter ses œillères, s’échapper et basculer vers l’équilibre riche : renoncer à ce que lui dicte sa rationalité dictatoriale !

L’auto-transcendant ne s’embarrasse guère de la rationalité : l’équilibre riche s’impose à son esprit comme étant le seul désirable et il le fait par conséquent advenir en plaçant son action au service de son désir. Est-ce à dire qu’il est de facto un décideur irrationnel ? Disons plutôt qu’il est a-rationnel, en ce qu’il se situe hors du champ de la rationalité classique. Nous pouvons néanmoins méta-rationaliser son comportement, à la condition d’admettre, selon la voie suivie par Jean-Pierre Dupuy, l’existence d’un « pouvoir contrefactuel » du futur sur le passé : le futur n’a pas bien sûr le pouvoir de « causer » le passé mais il possède celui d’en dévoiler, dans l’après-coup, des zones obscures, jusque-là indéterminées et indéterminables. Le raisonnement contrefactuel consiste à affirmer que « tel passé n’a pu avoir lieu si tel futur aura lieu ».

Appliquant cette représentation mentale au contexte de Newcomb, l’auto-transcendant dispose d’un espace de choix plus étendu que celui du décideur classique, lui permettant de sélectionner parmi les deux équilibres : « Si je prends les deux boîtes, alors cette action éliminera le passé A = 1 million et révèlera le passé A = 0 ; en revanche, si je ne prends que la boîte-mystère, alors le passé éliminé par mon action sera A = 0 et le passé révélé sera A = 1 million. Donc, je ne prends que la boîte-mystère ! »

Cette différence de nature entre les espaces de choix peut encore être formulée en termes de « lignes de temps ». Aux yeux d’un disciple de la rationalité pure, il n’existe qu’une seule ligne de temps et l’objectif consiste pour lui à identifier la meilleure décision calculable sur cette ligne, avant d’agir en conséquence. Aux yeux d’un sujet auto-transcendant, coexistent deux lignes de temps potentielles, ouvertes par le devin dans le passé et chacune associée à l’un des deux contenus possibles de la boîte A ; l’enjeu de son action consiste dès lors à sélectionner la plus favorable de ces lignes.

Physique quantique, cinéma et philosophie

Dans la perspective auto-transcendante, le futur prend l’apparence féline du chat de Schrödinger de la mécanique quantique, enfermé dans sa boîte et conjointement mort et vivant vis-à-vis du milieu extérieur, tant qu’un observateur ne l’a pas ausculté. À l’instar de l’état quantique du chat, le futur n’est pas incertain, il est indéterminé ou, plus exactement, non encore déterminé. La pensée rationaliste refuse l’indétermination et ne reconnaît que l’incertitude, dont elle s’évertue à réduire les effets en s’appuyant sur un raisonnement préalable à l’action et conditionnant celle-ci. La pensée auto-transcendante accepte au contraire l’indétermination, qu’elle cherche à lever par le volontarisme de l’action. Ce renversement du rapport entre la connaissance et l’action ouvre la voie à une « théorie quantique de la décision », qui serait à la théorie standard de la décision ce que l’indétermination est à l’incertitude…

Le débat entre rationalisme et auto-transcendance, entre déterminisme et libre arbitre, peut être illustré dans les termes d’une analogie cinématographique. Bien que le scénario d’un film ait été préalablement écrit de A à Z sans aucune déviation  possible, pour peu que celui-ci soit réussi et « prenant », alors les spectateurs s’incarneront dans les personnages, au point de leur prêter un libre arbitre dont eux-mêmes penseraient pouvoir disposer s’ils étaient plongés dans le même contexte. Tout se passe comme si d’autres variantes du film existaient parallèlement à l’état virtuel, à l’instar des deux lignes du temps dans le paradoxe de Newcomb ; dans ces variantes, tournées avec les mêmes acteurs, les personnages pourraient agir différemment , une potentialité mise en scène par Alain Resnais dans Smoking/No Smoking. Cette vision réconcilie d’une certaine manière action déterminée et action libre, en permettant aux deux de coexister à des niveaux différents : le déterminisme réside dans le script particulier du film effectivement tourné, qui s’impose aux acteurs et donc aux personnages qu’ils incarnent ; et le libre arbitre est celui du scénariste, qui aurait pu modifier le script et donner un autre tournant à l’histoire des personnages.

Restant dans le domaine du cinéma, l’auto-transcendance, ou libre arbitre poussé à son comble, y est illustrée de manière fulgurante dans le film de Woody Allen, « La rose pourpre du Caire ». Au moment clé de l’action, le personnage joué par Mia Farrow assiste à la projection d’un film en salle, lorsqu  des personnages du « film dans le film », Baxter, fasciné par cette spectatrice, s’extrait brusquement de  « son » écran pour la rejoindre dans la salle, à la stupeur des spectateurs et au grand dam de ses compagnons d’écran délaissés, qu’il quitte d’une manière aussi brutale que saugrenue ! En sautant dans le film lui-même, depuis le film inclus dans le film, Baxter change spectaculairement de ligne de temps. Pour peu que nous nous pensions nous-mêmes comme étant des personnages, non pas d’un film des studios Universal, mais du grand film de l’Univers dans lequel nous sommes tous plongés, alors serions-nous prêts, tels Baxter, à faire preuve d’auto-transcendance, nous extraire de nos contraintes, nous ouvrir aux contingences, et prendre notre destin en main ?

Une référence philosophique est à cet égard éclairante, à savoir l’opposition avancée par Emmanuel Kant entre deux principes moraux, respectivement hypothétique et catégorique[5]. Selon l’impératif hypothétique, l’action est conditionnelle à une analyse raisonnée de ses motivations, en amont, et de ses conséquences, en aval, tandis que selon l’impératif catégorique, elle est inconditionnelle, exclusivement guidée par la conviction que telle décision s’impose comme l’unique et nécessaire option. Le décideur classique, qui pèse scrupuleusement le pour et le contre et détermine son comportement en comparant les conséquences des différentes options ouvertes, est un adepte de l’impératif hypothétique. Le décideur quantique (kantique ?), qui sait immédiatement ce qu’il « doit » faire et le fait sans autre justification que c’est là pour lui la seule voie du succès, est un tenant de l’impératif catégorique. Si je tombe à l’eau d’un pont par accident, sur qui puis-je le mieux compter pour me secourir, le rationnel qui se demandera s’il doit ôter ses vêtements afin de ne pas les mouiller, ou bien l’auto-transcendant qui plongera sans hésiter ?

Les grands personnages de l’Histoire – pensons à Jeanne d’Arc ou à Charles de Gaulle – se sont indubitablement comportés d’une manière auto-transcendante, en pré-visionnaires fidèles à l’impératif catégorique, et certainement pas en prévisionnistes sujets à l’impératif hypothétique : ils n’ont pas cherché, avant d’agir, à évaluer leurs chances objectives de réussite, ce qui les aurait sans doute paralysés, ils ont tout simplement forcé le destin en refusant de se plier à la fatalité !

Auto-transcendance et doctrines de la grâce

Dans le champ théologique, une opposition similaire existe, s’agissant du salut de l’âme. Le catholicisme considère que si la grâce divine est certes conférée à chacun par le baptême, le salut de l’âme se gagne principalement par les mérites, dûment démontrés durant la vie terrestre. Alternativement, dans la ligne de la sola gratia (« par la grâce seule ») tracée par Saint Augustin, le protestantisme affirme que le salut n’est pas une récompense devant être méritée, mais un don acquis à la naissance via une grâce divine prédestinée, accordée à certains et refusée à d’autres. Luther[6] argue que la conception catholique de la grâce incite à de mauvaises pratiques, tel le commerce des indulgences, c’est-à-dire l’achat du salut contre dons à l’Église. Selon lui, la conception protestante encourage au contraire une authentique vertu : si je me conduis bien, ce n’est pas pour gagner mon salut, puisqu’il en est déjà pré-décidé, mais parce que j’ai fermement foi en Dieu et en ce qu’Il élit ex ante ceux dont il sait par avance qu’ils se comporteront ex post vertueusement.   Le divin joue ici, à un iota près (!), un rôle semblable à celui du devin dans le paradoxe de Newcomb.

Suivant ce cheminement de pensée, le sociologue allemand Max Weber[7] a défendu la thèse selon laquelle le remarquable succès du libéralisme industriel, au 19ème siècle dans les pays anglo-saxons, trouve ses racines dans la doctrine luthérienne de la grâce : les entrepreneurs de la révolution industrielle réussissaient parce qu’ils étaient portés par l’espérance que leur contribution active à la prospérité économique ne fût rien d’autre que le signe tangible de leur heureuse prédestination divine ! Autrement dit, leur foi en Dieu en faisait d’acharnés artisans du bien-être (welfare), animés par l’auto-transcendance.

Au-delà de la doctrine de la grâce, l’auto-transcendance peut être prônée comme un principe général d’action. Ainsi que l’exprime Ignace de Loyola[8], fondateur de la Compagnie de Jésus : nous devons agir comme si tout dépendait de nous, conscients pourtant que tout dérive d’une réalité supérieure à celle que nous appréhendons.

Propos final

À l’instar du Plan, « l’ardente obligation » des Trente Glorieuses, l’Imagination est aujourd’hui devenue une impérieuse nécessité. À l’heure des transitions numérique et énergétique, l’attitude consistant à s’efforcer d’inventer le futur plutôt que l’extrapoler du passé s’impose à l’évidence. Dans le chaudron bouillonnant du changement, règnent en maîtres les innovateurs, pré-visionnaires par excellence, mus par leur confiance en la diffusion de leurs nouveaux produits et services. Pour à la fois catalyser cette effervescence et l’orienter sans la brider, un principe proactif et prospectif d’audace responsable devrait être instauré, contrastant avec les dévoiements de l’actuel principe de précaution, trop souvent appliqué de manière réactive, excessive et inhibitrice du progrès.

Fions-nous à cet égard à la pertinence de cette formule de Keynes[9], « La difficulté n’est pas tant de comprendre les idées nouvelles mais d’échapper aux idées anciennes », comme à la justesse de cette maxime chinoise – faut-il l’attribuer à Lao Tseu ? – : « Quand souffle le vent du changement, certains construisent des murs et d’autres bâtissent des moulins. ». Rangeons-nous résolument du côté des bâtisseurs de moulins, des architectes du futur ! Osons donc, sans oublier que pour être en mesure d’oser dans la durée et de rendre l’audace collectivement acceptable, il n’est pas inutile, d’une part de se garder de la témérité en prenant des mesures de précaution proportionnées, d’autre part de promouvoir un progrès partagé en intégrant le débat social dans la conduite du changement.

« Pour un progrès raisonné, choisi et partagé », telle est la belle devise que s’est donnée l’Académie des technologies !

 

Mots-clés : déterminisme – libre arbitre – paradoxe de Newcomb – théorie des jeux – rationalité – auto-transcendance – mécanique quantique

 

Cet article a été initialement publié le 6  janvier 2022.


[1] Cf. Robert NOZICK, The Nature of Rationality, 1993.

[2] Cf. Jean-Pierre DUPUY, Pour un catastrophisme éclairé. Quand l’impossible est certain, Seuil, 2004.

[3] Du grec « puxis » (puxis), signifiant « boîte ».

[4] Pour une introduction à la théorie des jeux, cf. Ivar EKELAND, La théorie des jeux et ses applications à l’économie mathématique, PUF, Collection SUP, Paris, 1974.

[5] Cf. Emmanuel KANT, Fondements de la métaphysique des mœurs, 1785, trad. Alain Renaut, Flammarion 1994.

[6] Cf. Martin LUTHER, Œuvres, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1999.

[7] Cf. Max WEBER, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, 1904, trad. Jacques Chavy, Plon, 1964.

[8] Cf. IGNACE DE LOYOLA, Exercices spirituels, introduction par François Courel, Paris, DDB, 1963.

[9] Cf. John Maynard KEYNES, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, Cambridge University Press, 1936, trad. Jean de Largentaye, Payot, Paris, 1942.

 

Nicolas Curien