L’immobilier tient une place importante dans la vie de chacun. Principal poste de dépenses pour les ménages français (plus de 25 % en incluant l’électricité, le gaz, etc.), notamment les locataires, il constitue également le principal actif de ceux-ci (plus de 80 % de leur patrimoine brut) et occasionne des inégalités patrimoniales croissantes, en raison de la hausse récente du prix des logements. Au-delà des seuls ménages, c’est une préoccupation constante des entreprises qui doivent adapter leurs locaux à leurs besoins ; c’est aussi une classe d’actifs dans laquelle les investisseurs, institutionnels ou non, placent leurs disponibilités. L’immobilier est aussi un sujet permanent pour les autorités publiques, Etat comme collectivités locales : les débats sur l’Allocation personnelle au logement, l’accroissement de l’offre foncière, le logement social ou la modification de l’assiette de l’ISF en témoignent, si besoin était.

Les statistiques immobilières font l’objet de nombreuses difficultés, compte tenu du caractère peu fongible du sous-jacent.

Débat plus récent : les usages de l’immobilier (locations de biens via Internet notamment) en font un sujet sociétal. Par ailleurs, sa contribution élevée aux émissions de gaz à effet de serre conduit certains à proposer des rénovations lourdes du parc existant.

Variances a proposé quelques articles dans son numéro 45 il y a quatre ans. Il nous a semblé utile de reprendre ce sujet aujourd’hui. Ainsi divers articles seront diffusés sur le site variances.eu dans les prochaines semaines.

Joël Prohin et Eric Tazé-Bernard présentent quelques caractéristiques de la classe d’actifs immobilier et son insertion au sein d’une allocation d’actifs pour les investisseurs institutionnels. Laurent Ternisien et Christian de Kerangal se penchent sur les chausse-trappes à éviter dans la fabrication et la lecture des statistiques immobilières ; Sylvain Baillehache et Hugo Le Damany proposent un indicateur de la capacité d’achat en logement, Madhi Mokrane un indicateur de capital humain européen à un niveau détaillé.

Jacques Friggit présente une actualisation des données de T. Piketty dans Le Capital au 21e siècle qui tempère quelque peu les conclusions sur la richesse immobilière tandis que Jérôme Cazes présente une recension du livre de Louis Chauvel sur le déclassement de catégories sociales dû à l’augmentation des prix des logements.

La fiscalité immobilière est décrite sous deux aspects : un premier article de Yves Jacquin Depeyre défend la création d’un ISF immobilier ; dans le deuxième, François Meunier incite les pouvoirs publics à tenir compte des externalités dans leurs projets d’aménagement urbain.

Antoine Paille présente une initiative pour rendre le marché immobilier plus liquide.

Michel Mouillart critique la distinction souvent faite entre les zones en matière de politique du logement (hors agglomération parisienne). Laure Maillard expose les enjeux du logement social en France.

Les nouvelles utilisations et commercialisations de l’immobilier sont abordées par Nicolas Tarnaud (Airbnb et ses conséquences), Jeanne Frangié et Sébastien Boussuge ainsi que Clément Alteresco.

Les impacts des mesures en faveur des rénovations sont considérés comme faibles par Bernard Coloos tandis qu’Alain Grandjean défend l’idée d’intensifier les efforts en la matière. Et Dominique Alba imagine Paris en 2050…

Nous vous rappelons qu’il est désormais possible de réagir aux articles publiés.

Bonne lecture !

 

Alain Minczeles